Moins de 6% des Français auront été infectés par le nouveau coronavirus d’ici au 11 mai, date de levée progressive du confinement, selon une estimation de l'Institut Pasteur.
«Pour que l'immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en-dessous», explique à l'AFP l'auteur principal de l'étude, Simon Cauchemez.
Par conséquent, «au sortir du confinement, si on veut éviter une deuxième vague importante, des mesures doivent être maintenues», ajoute-t-il.
Ces outils permettent de croiser les données sur les décès et sur la probabilité de mourir quand on est infecté, afin de parvenir à une estimation de la part de population infectée (5,7%).
«L'intervalle d'incertitude est important, entre 3 et 10%», note Simon Cauchemez.
Mais «que ce soit 6%, 10% ou même 20%, ça ne change pas vraiment la nature du problème, qui est que dans tous les cas, on sera très loin des 70% dont on aurait besoin pour pouvoir faire une sortie du confinement sans problème», souligne-t-il.
La faible part de population infectée est due au confinement lui-même, relève l'étude, selon laquelle «le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 3,3» avant le confinement «à 0,5 pendant».
Par ailleurs, l'étude estime que 0,5% des personnes infectées meurent.
«La létalité varie avec l'âge et le sexe», commente M. Cauchemez.
«Les hommes sont bien plus à risque de décéder lorsqu'ils sont infectés que les femmes (ils ont un risque 50% supérieur aux femmes) et ce différentiel augmente avec l'âge», poursuit-il.
Ainsi, le taux de décès est de 13% chez les hommes de plus de 80 ans.
Enfin, ces travaux montrent que le risque d'hospitalisation est de 2,6% pour les personnes ayant été infectées. Il augmente fortement avec l'âge pour atteindre 31% chez les hommes de plus de 80 ans.