«Tous les jours et jusqu'à la fin du confinement», les équipes de la propreté urbaine de Cannes vont désinfecter méthodiquement les rues et les espaces prioritaires afin de lutter plus efficacement contre la propagation du Covid-19, annonçait le 25 mars CannesWebTV.
Des agents équipés de masques de protection et de combinaisons y nettoient la chaussée et les trottoirs en pulvérisant une solution à base d'eau de Javel, la mairie assurant que le virus sera tué en 15 minutes grâce à ce produit.
Plusieurs autres villes françaises suivent cet exemple afin de combattre l’épidémie.
Ainsi, à Suresnes (Hauts-de-Seine), des salariés de la Sepur, chargée normalement de la propreté de la ville, désinfectent deux fois par semaine, les installations et le mobilier urbain, ainsi qu'une aire de jeux pour enfants grâce à un autre produit utilisé habituellement, quant à lui, pour désinfecter les marchés alimentaires, précise Cnews.
Pour sa part, Reims (Marne) a opté pour de l’ammonium quaternaire, qui est un bactéricide, fongicide, et virucide.
D’autres pays comme la Syrie, l’Iran ou l’Égypte adoptent eux aussi cette stratégie. Ainsi, les rues de Damas sont désinfectées depuis l'annonce des mesures de confinement.
Cependant, l’efficacité de cette méthode n’est pas entièrement prouvée, notent à la fois Cnews et l’association à but non lucratif UFC-Que Choisir.
«Une fausse sécurité»
Car selon certaines études, le virus peut persister sur des surfaces inanimées en métal, en plastique ou en verre, et rester infectieux plusieurs jours, souligne le média. Dans le même temps, le risque de contamination après un contact avec ces surfaces reste faible. Qui plus est, pour courir un risque il faut les toucher sans se laver les mains par la suite.
L’UFC-Que Choisir a contacté des organismes en pointe dans la lutte contre le coronavirus. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l'Institut Pasteur et les Agences régionales de santé ont répondu ne pas avoir d'éléments sur ce sujet.
L’Agence régionale de santé d’Île-de-France a quant à elle indiqué au Parisien ne pas disposer d’informations quant à la survie du virus sur un support tel qu’une chaussée, tout comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l'Institut Pasteur.
Une mesure qui paraît superflue
La mairie de Paris n'envisage donc pas, pour l’instant, de désinfecter ses rues, ce à quoi appelle la maire du 7e arrondissement Rachida Dati.
Depuis le début de la crise #COVID2019, la Mairie de Paris se refuse à faire des opérations de désinfection du mobilier urbain sous prétexte que ça n’est pas obligatoire. J’appelle, une nouvelle fois, à ce que ce soit fait pour la santé des habitants.
— Rachida Dati ن (@datirachida) March 25, 2020
La désinfection des rues ne paraît donc pas nécessaire, à la différence des moyens de transport collectif, concluent les deux enquêtes.
De leur côté, les spécialistes russes dépêchés en Italie par le ministère de la Défense désinfectent principalement des espaces communs comme par exemple la maison de retraite Martino Zanchi à Bergame, où 20 personnes seraient mortes à cause du Covid-19.