«On pense que globalement, notre état de préparation à une épidémie virale –et d’ailleurs, on le voit chaque année au cours de grippes– est très mauvais. Notre capacité à lutter contre la contagion des maladies respiratoires, jusqu’à un passé récent, était mauvaise.»
C’était le 23 février 2006, le professeur Didier Raoult était l’invité du journal du soir de France 3, en plein épisode de grippe aviaire.
2006. En plein épisode de grippe aviaire, @raoult_didier, comme d'autres virologues, alertait sur notre "mauvais état de préparation" face à un risque d'épidémies d'infections respiratoires. Le spécialiste fait polémique concernant l'usage de la chloroquine contre le #Covid2019 pic.twitter.com/RUXaHnOnhb
— Ina.fr (@Inafr_officiel) March 25, 2020
Le scientifique alertait déjà sur la mauvaise préparation de la France face à une épidémie de maladie respiratoire, notamment concernant la lutte contre sa propagation. De propos qui résonnent avec une acuité particulière en 2020, en pleine épidémie de Covid-19.
«Nous ne savons pas pour l’instant contrôler les épidémies d’infections respiratoires», avait poursuivi, cinglant, le Pr Raoult.
La journaliste avait commencé son interview en lui demandant: «Est ce qu’on n’en fait pas un peu trop au nom du principe de précaution?» En 2020, face à la pandémie de coronavirus, la question serait plutôt: est-ce qu’on en a fait assez? La réponse du gouvernement est sans équivoque: «Je ne peux pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise, bien au contraire», a soutenu le 23 mars , Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement.
#SibethNdiaye, porte-parole du gouvernement, sur la gestion de l'épidémie de #Covid19 : «On ne peut pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise bien au contraire». pic.twitter.com/HC81fvhx8y
— CNEWS (@CNEWS) March 23, 2020
Bien au contraire, on le peut. Alors que le coronavirus se répandait rapidement sur le territoire national, le terme même d’«épidémie» a mis du temps avant de sortir de la bouche de ceux qui nous gouvernent. Les rassemblements de 5.000 personnes et plus ont été interdits, mais les matchs de foot ont été maintenus et les transports publics sont restés ouverts. Des fournitures essentielles, comme le gel hydroalcoolique et les masques de protection, sont en pénurie depuis le début de la crise et aujourd’hui encore, les personnels soignants manquent drastiquement de protections.
Le 15 mars, les élections municipales ont été maintenues, alors que le Président préconisait déjà de rester chez soi. Incompréhensible pour de nombreux Français, dont une partie est sortie au même moment dans les parcs, sur les quais de Seine. Des images qui ont choqué dans tous les pays qui subissaient le confinement. Le lendemain soir, Emmanuel Macron annonçait le confinement «pour au moins deux semaines». La suite fera partie de l’histoire.