Après avoir mis officiellement fin à sa carrière dans la haute couture, le styliste français Jean-Paul Gaultier est arrivé en Russie pour y présenter au grand public son nouveau Fashion Freak Show. Avant sa première à Moscou, il a donné une conférence de presse le 5 février, ce qui lui a permis d’aborder de nombreux sujets.
Manifestation contre la réforme des retraites
Répondant à la question d’une journaliste sur ce qu’il envisageait de faire durant son temps libre après sa retraite, le couturier a reconnu qu’il «s’ennuierait fortement» s’il ne faisait rien.
«Je pense tout le temps à des nouvelles choses, à des idées, parce que je regarde et en voyant, ça me donne des idées. Donc si vous voulez, c’est une espèce de mécanisme à la fois visuel et créatif qui est en marche tout le temps. Je m’ennuierais fortement si je ne faisais rien», a-t-il avoué.
C’est en parlant de son propre travail qu’il a évoqué les manifestations contre la réforme des retraites qui ont commencé en France à la fin de l’année 2019 et qui se prolongent actuellement.
«Une chose qui m’amuse, qui me désespère je dirais plutôt, c’est qu’en ce moment en France il y a eu une manifestation des élèves, des lycéens pour leurs retraites alors qu’ils ne travaillent pas, on ne sait pas s’ils vont travailler par la suite et ils pensent déjà à la retraite. C’est une mentalité que j’ai un petit peu de mal à comprendre», a tenu à souligner le couturier.
«J’ai toujours su que même si un jour je devais m’arrêter je peux toujours dessiner pour moi. Donc j’aurais toujours quelque chose à faire mais quelque chose de plus actif», a-t-il résumé.
Collaboration avec des artistes russes
Jean-Paul Gaultier a également répondu à une question portant sur les artistes russes pour lesquels il voudrait créer des vêtements.
«Ce que j’aime c’est l’espèce d’enthousiasme que je ressens dans les acteurs, les créateurs russes et donc évidemment que ça contamine: le fait de travailler avec des personnes aussi passionnées est assez passionnant.»
Il a également reconnu que la culture russe avait eu une forte influence sur ses créations et s’est souvenu d’une collection inspirée par le constructivisme russe et même d’une robe «en cuir avec des lettres russes en cyrillique écrits sur le côté».
La Russie et son influence sur l’Eurovision
Grand amateur de l'Eurovision, qu’il regarde depuis l’âge de six ans, Jean-Paul Gaultier a souligné la contribution que la Russie avait apportée pour rendre le concours plus intéressant.
«Je dois dire que c’est grâce à, justement, des pays comme les vôtres qui ont cette énergie de pouvoir créer maintenant. Parce que peut-être par fatigue, quand on devient des vieux peuples qui ont été à la base comme la France, comme l’Angleterre [….], tous ces pays de base peut-être ont perdu un peu de leur jouvence et de leur énergie créative, et du coup vous qui arrivez plus tard […] dans le grand prix de l’Eurovision, vous donnez une énergie, une créativité qui fait que ça continue à vivre et que c’est de plus en plus intéressant à nouveau.»
Dire adieu aux podiums
Après 50 ans de carrière, le couturier a réalisé son dernier défilé de haute couture à Paris le 22 janvier. Il a expliqué qu'il se lancerait dans un nouveau projet avec sa maison désormais légendaire.
Le styliste français de 67 ans, qui avait fait ses débuts notamment auprès de Pierre Cardin, est une figure incontournable dans le monde de la couture. Il est l'auteur de créations iconiques comme le bustier à bonnets coniques porté par Madonna.