Dans un message publié sur Twitter lundi 27 janvier, Sibeth Ndiaye lance l’opération #ASKPPG (demandez au porte-parole du gouvernement) pour donner la parole aux citoyens sur les réseaux sociaux. Elle promet de tirer des questions au sort et d’y répondre tous les mercredis, à l’issue du Conseil des Ministres.
L’écoute et l’échange sont au cœur de mon action de Porte-parole du Gouvernement. Cela vaut aussi pour les réseaux sociaux. Je lance donc aujourd’hui un nouveau format : le #ASKPPG
— Sibeth Ndiaye (@SibethNdiaye) January 27, 2020
Les internautes s’en sont donnés à cœur joie. Le hashtag a entraîné une avalanche de questions aussi peu sérieuses que drôles. Certains ont adopté un ton accusateur, tandis que d’autres ont simplement «trollé» la secrétaire d’État.
Pourquoi, quand je fais griller des tartines, je sursaute toujours quand elles sautent alors que je m'y attends ? #ASKPPG
— Jean-Fabrice Pietri (@globhumanitaire) January 27, 2020
Où est le coffre de Benalla ? #ASKPPG
— Thomas George (@tfjgeorge) January 27, 2020
Un LBD40 peut-il descendre un koala à 30m par temps sec ?#ASKPPG
— romain meltz (@lemediapol) January 27, 2020
#ASKPPG Si je me mange moi-même, est-ce que je deviens deux fois plus grosse ou est-ce que je disparais complètement ?
— Margaret Teacher 👩🏻🏫 (@JuliaMstramgram) January 28, 2020
«Est-ce que votre retraite sera de 1.899 euros?», ironise l’un d’entre eux en référence à un message publié le 26 janvier sur le compte Twitter du parti présidentiel faisant la promotion d’un simulateur du système de retraites voulu par le gouvernement. L’exemple utilisé était celui d’un agriculteur né en 2003 qui, à partir de 2068, pourrait toucher une pension mensuelle supérieure à celle prévue par le système actuel.
#askppg est-ce que votre retraite sera de 1899 € ?
— Hagop Tometjerrian (@tetjerry) January 27, 2020
#Retraites : le Gouvernement met à votre disposition un simulateur pour découvrir ce qui change au cas par cas.
— En Marche (@enmarchefr) January 26, 2020
Voici le cas de Thomas, agriculteur.
Faites la simulation ➡️ https://t.co/lt6noHh6dQ pic.twitter.com/8XofxnMSv0
Plusieurs personnes n’ont pas apprécié que la porte-parole du gouvernement utilise le mot anglais «Ask» au détriment du mot français. D’autres encore ont émis des doutes sur le fait que les questions aient été tirées au sort.
#ASKPPG Pourquoi utiliser un hashtag avec une abréviation de mots anglais alors que l'on représente la France ?
— Rucan (@Rucan69) January 27, 2020
Et sinon, pourquoi « ask » en anglais ? Vous avez un mandat du peuple français mais votre esprit start-up atlantise est plus fort ? Ringard. #ASKPPG
— Citoyen Lambda (@cit_lambda) January 27, 2020
Vous répondrez au questions "tirées au sort" !?! Sous contrôle d'un huissier de justice j'espère 😂😂😂 #ASKPPG
— poxxk (@poxxk) January 27, 2020
Opération de communication ratée
Les nombreuses réactions sur le réseau social traduisent une certaine impopularité de la porte-parole du gouvernement, sans doute déconnectée de la réalité pour proposer une séance de questions-réponses sur Internet sans envisager un éventuel dérapage.
Plusieurs interventions de la représentante du gouvernement ont d’ailleurs été reprises par les internautes, la plus connue datant de 2017: «J’assume de mentir pour protéger le Président de la République». Parlant de la grève de la RATP en septembre, elle avait affirmé être «de cœur avec tous les Franciliens qui galèreront dans les couloirs du métro», tandis qu’elle se déplacerait en véhicule de fonction.
En octobre, interrogée sur l’incendie de Lubrizol, elle avait assuré «qu’elle serait restée» à Rouen, malgré les témoignages de personnes qui toussaient, vomissaient ou avaient des difficultés à respirer. Enfin, plus récemment, elle avait nié l’existence de «violences policières» au micro de France Inter.