Le journaliste Taha Bouhafs filmait des traces de sang place de la République au cours de la manifestation du 11 janvier, lorsqu’il a été menacé par des policiers. Sur un ton agressif, ils lui ont interdit de continuer de filmer au-delà des gouttes de sang apparaissant en début de séquence.
«Filme-moi encore et je te déchire. Dégage! Dégage avec ta caméra!», entend-on de la part d’un fonctionnaire sur la vidéo diffusée par Taha Bouhafs sur son compte Twitter.
Des nouvelles de la liberté de la presse.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 11, 2020
Tout à l’heure place de la république, je filmais par terre des traces de sang d’un manifestant frappé par la police plus tôt.
Quand un autre policier me menace :
« Filmes moi encore et je te déchire, dégage avec ta caméra ». pic.twitter.com/xByizEPwOM
La séquence a été publiée le jour même, le 11 janvier à 22h44.
Poursuite de la grève
La grève générale contre la réforme des retraites s’est poursuivie le 11 janvier, jour de l'acte 61 des Gilets jaunes. Alors que la CGT a fait état de 500.000 manifestants à travers tout le pays, l’Intérieur n’en a évoqué que 149.000. L’atmosphère était tendue place de la République, où les forces de l'ordre ont eu du mal à contenir les casseurs venus en nombre. Les syndicats ont annoncé que de nouvelles actions étaient à prévoir les 14, 15 et 16 janvier.
Violences pendant la grève
Les policiers ont répondu à des jets de projectiles par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.
Jean-Luc Mélenchon a par la suite dénoncé des violences policières «totalement disproportionnées».
Compromis annoncé par le gouvernement
Dans une lettre adressée aux syndicats, le gouvernement français s'est déclaré le 11 janvier disposé à retirer provisoirement l'âge pivot de 64 ans du projet de loi sur la réforme des retraites tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre. La Confédération française démocratique du travail (CFDT) a salué la mesure proposée par le Premier ministre, y voyant «la volonté de compromis» de la part du gouvernement.
Parmi d'autres réactions, le dirigeant de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a reproché au gouvernement d'«ajouter de l'embrouille aux embrouilles précédentes».