Vladimir Poutine et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, avaient appelé mercredi à un cessez-le-feu à partir de dimanche 00H00 (22H00 GMT samedi), tandis que Haftar prévoyait initialement de poursuivre son offensive.
Ses forces ont finalement accepté samedi, prévenant toutefois dans un bref communiqué que la riposte serait «sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse», à savoir les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'Onu.
Rencontre Poutine-Merkel
Avant l'annonce du maréchal Haftar, M. Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient rencontrés samedi à Moscou, en tant que médiateurs dans ce conflit en Libye, dont Berlin redoute qu'elle pourrait devenir une «seconde Syrie».
«Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (...) comme nous l'avons demandé avec le président turc, (Recep Tayyip) Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu», avait déclaré M. Poutine à l'issue de la rencontre.
De son côté, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu samedi à Alger un émissaire de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, qui préside le comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye.
Déploiement des forces turques en Libye
Ankara a déployé des militaires en janvier pour soutenir le gouvernement reconnu (GNA) de Fayez el-Sarraj, tandis que la Russie, malgré ses dénégations, est fortement soupçonnée de soutenir les troupes rivales du maréchal Haftar.
«Il est important de mettre fin enfin à la confrontation armée», a insisté M. Poutine.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a jugé samedi que Moscou se devait de «convaincre» le maréchal.
Mme Merkel et M. Poutine ont aussi évoqué les autres crises de la région, en particulier l'Iran, appelant une fois encore à sauver l'accord sur le nucléaire iranien. En 2018, Washington s'en est retiré et depuis Téhéran le détricote en représailles. Pour la chancelière, cet accord «doit être maintenu en vie» absolument, car, même imparfait, il garantit que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.
Les deux dirigeants ont également abordé la guerre en Syrie, alors qu'un cessez-le-feu doit aussi entrer en vigueur dimanche à Idleb, ultime bastion des rebelles et des islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.
Enfin, Mme Merkel et Poutine ont abordé le conflit dans l'Est de l'Ukraine, seule crise à l'agenda où une certaine détente se fait sentir.