Le Maroc est «contre toute intervention étrangère» en Libye et considère que la solution au conflit militaire dans ce pays «ne peut être que politique» loin de toute «ingérence étrangère», a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita. Il s’est exprimé lors d’un point de presse en marge de la cérémonie d’inauguration d’un consulat général de la République de Gambie à Dakhla, dans le Sahara occidental. Le royaume chérifien devient ainsi le 4e pays nord-africain après l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie à se prononcer clairement contre un éventuel déploiement militaire turc en Libye.
«Les interventions étrangères n'ont fait que compliquer la situation en Libye, éloigner les perspectives d'une solution politique dans le pays, ancrer les conflits internes et menacer la paix et la sécurité dans la région du Maghreb dans sa globalité», a-t-il ajouté, soulignant qu’«il n'existe pas de solution militaire au conflit en Libye».
En conclusion, Nasser Bourita a mis l’accent sur le fait que «la responsabilité de la communauté internationale consiste à accompagner la Libye dans le processus d'un accord politique et l'éloigner des tractations des agendas étrangers qui ne prennent pas en considération l'intérêt suprême du peuple libyen».
Les Européens se joignent aux pays nord-africains
Dimanche 5 janvier, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que des unités militaires turques étaient en route pour Tripoli à la demande de Fayez el-Sarraj, précisant qu’il s’agissait de l'envoi d'experts militaires et d'équipes techniques pour soutenir les autorités internationalement reconnues et menacées par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.
L’Union européenne, ainsi que notamment l’Italie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et appellent Ankara à mettre un terme à son intervention.