L’Iran a annoncé dimanche la «cinquième et dernière phase» de son plan de réduction de ses engagements en matière nucléaire, affirmant qu'il ne se sentait plus tenu par aucune limite «sur le nombre de ses centrifugeuses». Téhéran a toutefois déclaré son intention de poursuivre, comme par le passé, sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et être disposé à réappliquer ses engagements en cas de levée des sanctions et de garantie de ses intérêts prévus par l’accord en question.
«Nous estimons que, bien que sous l’impact de facteurs extérieurs, l’Iran ait dû revenir sur ses engagements dans le cadre de l’accord sur le nucléaire, il a fait preuve de retenue et a explicitement exprimé sa volonté politique d’appliquer intégralement l’accord. Il n’a pas violé ses engagements selon le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)», a indiqué Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Et d’ajouter que l’actuelle escalade de tensions au Proche-Orient avait constitué une dure épreuve pour l’accord sur le nucléaire, et que les États-Unis en étaient les principaux responsables.
«Le retrait unilatéral des États-Unis de l’Accord sur le nucléaire iranien témoigne de leur mépris pour le droit international et des engagements internationaux. La pression extrême qu’ils exercent sur l’Iran et les obstacles qu’ils créent au respect de l’accord par d’autres parties constituent la cause principale de la tension autour du problème du nucléaire iranien», a souligné le diplomate.
Il a appelé tous les signataires de l’accord à garder leur sang-froid, à s’en tenir strictement au vecteur politique de règlement du problème et à surmonter leurs divergences dans le cadre d’une commission conjointe.
L’Iran suspend ses engagements sans quitter l’accord pour de bon
L'Iran n'a pas officiellement quitté l'accord sur le nucléaire, connu sous le nom de JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), et déclare qu'il respectera les termes de l'accord si les autres nations impliquées acceptent également de le faire à nouveau. L'Iran continuera également à permettre aux inspecteurs de l'organe de surveillance nucléaire de l'Onu, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), d’avoir accès à ses activités.
Néanmoins, Téhéran soutient qu'il n'aura désormais aucune restriction sur la quantité d’uranium qu'il produira, ni sur la façon dont ces matières seront enrichies, et «qu'il agira dorénavant en fonction de ses exigences techniques».
En 2015, l'Iran a conclu un accord à long terme sur son programme nucléaire avec un groupe de puissances mondiales connu sous le nom de P5+1 –comprenant les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie et l'Allemagne- après des années de tension sur les efforts présumés de l'Iran pour développer une arme nucléaire.
Le Président Donald Trump est sorti de l'accord en mai 2018 et a rétabli les sanctions américaines contre l’Iran.