L’assassinat commis par Oleg Sokolov, professeur à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg qui a d’abord tué son ex-étudiante et amante de 24 ans alors qu’elle dormait, puis, tentant de dissimuler les traces a découpé sa dépouille en morceaux, a bouleversé la société russe.
«Pourquoi, par exemple, l’historien Sokolov n’a pas été arrêté il y a dix ans, lorsque dans un appartement loué il a attaché une autre jeune étudiante et amante et la frappait en tentant de prévenir la fin de la relation?», s’est-il interrogé dans son émission télévisée, faisant référence à une plainte déposée une ex-compagne de Sokolov et portant sur des faits ayant eu lieu en 2008.
«Alors, la jeune femme s’est adressée à la police avec une plainte écrite, mais l’affaire est restée sans suite. Qui sait, si la plainte avait été perçue autrement à l’époque, Anastasia Echtchenko aurait pu rester saine et sauve», poursuit-il.
Problème de la violence domestique
Rappelant qu’aussi bien en Russie que dans le monde, la violence domestique reste un problème d’actualité, il attire l’attention sur le fait que cette définition est jusqu’à présent absente de la législation russe. De ce fait, déduit-il, aucune statistique convaincante sur la situation en Russie n’est disponible.
«Nous continuons à chercher la fine frontière entre l’ingérence inacceptable dans les affaires familiales et la possibilité d’y prévenir les violences. L’inaction n’apporte pas de solution aux problèmes», souligne M.Kisselev.
Et de saluer l’initiative de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg de créer un centre national dédié à l’étude de cette question. Il s’agira, précise M.Kisselev, d’une plateforme interdisciplinaire qui réunira des psychologues, des juristes et des journalistes.
Meurtre commis par Sokolov
Oleg Sokolov a été arrêté le 9 novembre, après s’être débarrassé des parties du corps de sa victime dans une rivière de Saint-Pétersbourg.
Le sexagénaire a reconnu avoir tué la jeune femme de 24 ans avec qui il entretenait une relation lors d’une dispute où tous deux avaient perdu le contrôle. Après avoir repris ses esprits, il avait décidé de démembrer le corps et de s’en débarrasser.
Le 11 novembre dernier, la justice a décidé de le placer en détention jusqu’au 8 janvier 2020.
Comme l’a déterminé l’enquête, il a effectué quatre tirs dans la tête de sa victime alors qu’elle dormait. Ses avocats avancent la version de l’autodéfense: d’après eux, Anastasia se serait jetée sur l’historien avec un couteau.