Après la démission annoncée d’Evo Morales du poste de Président bolivien, le ministère brésilien des Affaires étrangères a publié une note pour soutenir l’organisation d’une nouvelle présidentielle dans le pays voisin et exprimer sa préoccupation par des «fraudes» qui auraient été commises lors de la dernière élection en Bolivie.
«Les derniers événements en Bolivie sont extrêmement dramatiques, le Président démocratiquement élu ayant été contraint de présenter sa démission même avant l’expiration de son mandat à la soi-disant invitation du commandant en chef des forces armées», a indiqué à Sputnik le politologue Paulo Velasco, professeur à l'université d'État de Rio de Janeiro (UERJ) et chercheur au Centre brésilien des relations internationales (Cebri).
Et de rappeler que le Brésil était un gros importateur de gaz et d’autres produits boliviens, et que bien des accords bilatéraux seraient revus sous peu. La réaction du Brésil, son appui à la démission de Morales se répercuteront évidemment sur les relations entre les deux pays, en fonction des résultats d’une nouvelle présidentielle.
«Le Brésil aurait pu adopter une position plus modérée. Pourtant, la note de son ministère des Affaires étrangères a laissé entendre que sous la présidence d’Evo Morales, il n’y avait pas de démocratie en Bolivie, ce qui n’est pas vrai», a déclaré l’interlocuteur de l’agence.
Et de résumer que le Brésil ne devrait pas laisser l’idéologie s’ingérer «dans des relations aussi super-stratégiques que celles avec la Bolivie».
Les protestations en Bolivie ont débuté le 20 octobre et ce, après la publication des résultats de la présidentielle. Selon les données du Tribunal électoral suprême, c’est M.Morales qui a remporté le scrutin dès le premier tour. Toutefois, son principal rival Carlos Mesa a refusé d'en reconnaître les résultats.
Après que l’Organisation des États américains (OEA) a publié un rapport constatant que des fraudes avaient été commises lors de la dernière présidentielle en Bolivie, le Président de ce pays latino-américain a annoncé la convocation des électeurs pour un nouveau scrutin.
Mais après que l’armée et la police ont sommé Morales de quitter le pouvoir, lui et son vice-Président, Alvaro Garcia Linera, ont annoncé le 10 novembre leur démission.