Ces derniers temps, à l’initiative de certains membres du Congrès des États-Unis qui occupent une position ouvertement hostile à la Turquie, des initiatives «antiturques» sont de plus en plus souvent adoptées, a rappelé à Sputnik Ahmet Berat Conkar, député du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) et chef adjoint de la délégation turque à l’Assemblée parlementaire de l’Otan.
C’est ainsi que le parlementaire a commenté l’adoption par la Chambre des représentants du Congrès américain d’un projet de loi visant à imposer des sanctions à la Turquie pour son opération Source de paix dans le nord-est de la Syrie.
«Cela témoigne du mécontentement de certains cercles de la classe politique américaine face à cette lutte active que mène la Turquie contre le terrorisme et par sa politique extérieure indépendante. Nous évaluons cette démarche comme une tentative de "punir" la Turquie de la part de certains groupes au sein du Congrès américain qui se livrent au lobbying actif de résolutions antiturques», a déclaré M.Conkar.
Et d’ajouter qu’une telle attitude méritait à la fois «de la pitié et de la réprobation».
«Ils doivent enfin comprendre que de telles manipulations n’exerceront aucun effet sur la Turquie, l’un des plus importants membres de l’Otan, et un pays dont l’influence est grande tant dans la région que dans le monde. […] Par ailleurs, cette démarche porte un coup à l’unité de l’Otan», a résumé le parlementaire turc.
Une fois adopté, le projet de loi en question prohibera la vente d'armes américaines à Ankara pour empêcher leur utilisation en Syrie, identifiera de hauts responsables turcs pour leur rôle dans l'offensive militaire contre les Kurdes et sanctionnera les étrangers fournissant des armes aux forces turques en Syrie. Quoi qu’il en soit, ce projet de loi pourrait être bloqué au Sénat.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a toutefois déclaré au quotidien allemand Bild qu’il ne remettait pas en cause la présence de la Turquie au sein de l’Alliance et ce, en dépit de l’opération lancée par Ankara dans le nord de la Syrie. «Il faut reconnaître que la Turquie est un allié très important», a-t-il souligné.