À proximité des villages syriens que les troupes américaines avaient quittés avant le lancement de l’opération turque Source de paix, des véhicules de l’armée des États-Unis ont réapparu, a annoncé vendredi un correspondant de Sputnik, se référant à plusieurs sources dans la région. On apprend par ailleurs que des militaires américains effectuent des patrouilles conjointes avec des unités kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans les champs pétrolifères du nord de la Syrie.
Les militaires américains reviennent en Syrie au sein de convois de camions sans chargement, a signalé à Sputnik Abdullah Agar, ancien membre d’une unité spéciale de l’armée turque et expert en matière de sécurité et de lutte antiterroriste.
«Ils se sont retirés très rapidement de la zone de l’opération et ont même porté des frappes aériennes sur leurs propres bases pour qu’elles ne se retrouvent pas entre les mains d’autres forces. De toute évidence, ils reviennent pour récupérer tout ce qui reste de leurs équipements et matériels. Je pense que c’est la raison pour laquelle ils reviennent avec des camions sans chargement», a estimé ce participant à des opérations militaires en Syrie.
Néanmoins, Koray Gurbuz, ancien président du Conseil des vétérans de Turquie et expert en sécurité, n’est pas de cet avis.
«On sait que le 22 octobre, la Turquie et la Russie ont signé le Mémorandum de Sotchi sur le règlement de la situation dans le nord de la Syrie. L’un des points clés de ce document, c’est l’unité des vues de la Turquie et de la Russie sur la reconnaissance de l’intégrité territoriale de la Syrie. Le Mémorandum de Sotchi a également attesté la défaite des États-Unis et la perte de leur influence sur ce territoire», a rappelé le Turc.
Et d’ajouter que cette situation se trouvait en contradiction flagrante avec les plans américains de création d’une entité étatique kurde.
«L’objectif de l’Amérique consiste à assurer le transfert de pétrole depuis le nord irakien vers la Méditerranée. On aurait pu y parvenir par la création d’un quasi-État kurde au Proche-Orient. Pourtant, le Mémorandum de Sotchi a eu pour effet le retrait contraint des forces kurdes soutenues par les Américains de la zone de l’opération. Et c’est justement ce que les États-Unis n’avaient pas voulu admettre. À présent, ils cherchent un prétexte pour s’ancrer de nouveau dans la région et inverser la situation à leur profit», a résumé M.Gurbuz.