Un an après les premières manifestations des Gilets jaunes, la visite du Président de la République à La Réunion est considérée comme une «occasion unique pour exprimer tous ensemble notre colère face aux multiples régressions sociales».
⚡️La Réunion [974] - #GiletsJaunes⚡️
— Gilets Jaunes Paris #Acte50 #ActeL (@GiletsJaunesGo) October 23, 2019
La mobilisation se poursuit ce mercredi à #LaRéunion pour les #GiletsJaunes.
Dans le quartier Gillot, et face à un cordon de policiers, les manifestants scandent « #Macron démission ».
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« Gilets jaunes de retour » « Nou tyinbo, nou larg pa. ». « Macron démission ». Au rond-point de Gillot où va passer le cortège présidentiel en sortant de l’aéroport. 150 manifestants sont sur place sous la pluie depuis 14h. pic.twitter.com/yextIZ9A6r
— Réunion la 1ère (@reunionla1ere) October 23, 2019
Un appel à la grève générale a été lancé pour jeudi par les syndicats locaux pour ce premier déplacement d’Emmanuel Macron en qualité de chef d’État, à La Réunion, laquelle est toujours en état de crise, seul des territoires d’outre-mer français à connaître la grogne des Gilets jaunes dénonçant les inégalités sociales et le coût de la vie.
«Nous entendons ainsi alerter sur la situation sociale de La Réunion, l'absence de réponse à la hauteur des enjeux en matière d'emplois, salaires, retraites, vie chère, logement, services publics, indemnisation-chômage... Et sur le fait que les politiques menées aggraveront encore davantage les difficultés sociales de la population», a annoncé dans un communiqué la CGT Finances publiques.
Cherté de la vie
S’élevant à 34% en métropole, la cote de popularité du Président n’atteint que 23% des opinions positives sur l’île, d’après un sondage effectué pour Le journal de l’île de La Réunion.
Alors que 40% de l’ensemble de la population (plus de 850.000 habitants) vit sous le seuil de pauvreté et que le taux de chômage se chiffre à 24%, le député LR de la 4e circonscription de La Réunion, David Lorion, émet sur France Info le constat d’une «situation est extrêmement difficile. Les voyants sont au rouge».
Les ballons jaunes sont arrivés au rond point de Gillot. Et l’ambiance monte d’un ton. « Macron démission » clament les manifestants pic.twitter.com/nYm1UJMX6I
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Comparativement au coût de la vie dans l’Hexagone, celui à La Réunion est 7,1 % plus élevé, selon les données de l'Insee. En cela, le revenu d’un Réunionnais est en moyenne inférieur de 30% au niveau national.
En 2018, l’île a été frappée par une inflation record (+1,8 %). En 2019, la hausse des prix se poursuit (+0,6 % depuis le début de l’année). Environ 40% des consommateurs ont réduits leurs achats «pour le plaisir», d’après un sondage d’Ipsos.
«On comptait nos sous avant les Gilets jaunes, on les compte encore plus maintenant», indique à l’AFP Kévin, qui a participé aux manifestations depuis le 17 novembre 2018. «La vie est toujours aussi chère.»
En outre, «le mal-logement est une conséquence directe de cette cherté de la vie», pointe Érick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale des locataires (CNL), cité par la radio et télévision Réunion La 1ère.
«Messages forts»?
Emmanuel Macron a entamé le 22 octobre à Mayotte son premier voyage officiel dans l'océan Indien, qui le conduira ensuite aux îles Éparses et ensuite jusqu'à vendredi 25 octobre à La Réunion. Lors d’une conférence de presse à Mayotte, il a reconnu que le problème de «la vie chère rest[ait] essentiel» pour La Réunion, qui «a été bousculée par des conflits sociaux très importants».
«J’aurai des messages très forts sur l’agriculture et l’emploi», a assuré le Président, accompagné des ministres de l’Économie, du Travail et de l’Agriculture.
L’atterrissage sur l’île de Grande Glorieuse @RFI @EmmanuelMacron pic.twitter.com/4HC4ouI7E5
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Emmanuel Macron arrive à La Réunion pic.twitter.com/i2JbpwIxQD
— BFMTV (@BFMTV) October 23, 2019
Son programme prévoit des rencontres jeudi 24 octobre avec des demandeurs d’emploi à Saint-Paul, ainsi qu’avec des participants aux nouvelles «représentations citoyennes» qui se sont organisées sur fond de mobilisations des Gilets jaunes. À Petite-île, Emmanuel Macron entend d’ailleurs pique-niquer avec des représentants des filières de la production agricole locale.