Les premiers fûts endommagés évacués de Lubrizol près d’un mois après l’incendie

© REUTERS / DOUSSAL QUENTINSmoke billows from a large fire that broke out at a factory of Lubrizol in Rouen, France, September 26, 2019. in this picture obtained from social media video. DOUSSAL QUENTIN/via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO RESALES. NO ARCHIVES.
Smoke billows from a large fire that broke out at a factory of Lubrizol in Rouen, France, September 26, 2019. in this picture obtained from social media video. DOUSSAL QUENTIN/via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO RESALES. NO ARCHIVES. - Sputnik Afrique
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Près d'un mois après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, le PDG du groupe américain, Eric Schnur, doit être entendu mardi par les députés puis les sénateurs, tandis que commence le même jour l'évacuation de 160 fûts endommagés sur le site.

Alors qu'à Rouen interrogations et inquiétudes sur les conséquences du sinistre persistent, les parlementaires entament leurs auditions sur l'incendie qui, le 26 septembre, a ravagé l'usine classée Seveso seuil haut.

Eric Schnur se présente d'abord le matin devant la mission d'information de l'Assemblée nationale, puis l'après-midi devant la commission d'enquête du Sénat.

Les sénateurs ont créé cette commission, à l'unanimité des groupes, afin «d'évaluer la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques» du sinistre.

Il s'agit pour eux notamment de «faire la lumière sur la gestion des conséquences de cet accident par les services de l'Etat».

La commission, présidée par le sénateur centriste de l'Eure Hervé Maurey, prévoit de proposer, le cas échéant, «des solutions concrètes d'amélioration des règles de prévention des accidents industriels et de gestion de ces événements».

Après l'audition de M.Schnur, la commission d'enquête sénatoriale a prévu de se rendre jeudi à Rouen pour visiter le site et établir «un premier contact» avec les parties prenantes.

De son côté, l'Assemblée nationale a constitué une mission d'information sur l'incendie, présidée par le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon.

Après avoir reçu M. Schnur, elle poursuivra ses auditions mercredi avec une série de responsables locaux, dont le directeur régional de l'environnement, la directrice de l'Agence régionale de santé, le directeur des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) et des élus dont le maire de Rouen Yvon Robert.

Quelque 5.253 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'usine Lubrizol, ainsi que 4.250 tonnes de produits dans des entrepôts de l'entreprise voisine Normandie Logistique, également touchée (dont 1.691 tonnes venant aussi de Lubrizol).

Sur place, l'enlèvement des fûts à risque doit débuter mardi et devrait durer deux mois, une opération menée en journée et hors weekends.

Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes de l'incendie. Des perquisitions ont été menées dans les locaux administratifs de Lubrizol et de Normandie Logistique.

Eric Schnur a promis, dans un entretien au Figaro le 5 octobre, d'«aider le plus vite possible les agriculteurs (...) affectés par les conséquences de l'incendie» ainsi que «les populations pénalisées et impactées par le sinistre».

L'entreprise a annoncé, selon Les Echos, la mise en place d'un fonds de solidarité («Lubrizol Solidarité»), pour aider notamment les agriculteurs, qui serait abondé à hauteur de 50 millions d'euros.

Du côté du gouvernement, la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a affirmé que la société Lubrizol «devra indemniser» tous ceux qui ont souffert des conséquences de l'incendie. «On est sur un principe de pollueur-payeur», a souligné Mme Borne.

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a, lui, promis une indemnisation totale aux agriculteurs. Il avait estimé leur préjudice «entre 40 et 50 millions d'euros», le 11 octobre lors de la mise en place à Rouen d'un «comité pour la transparence et le dialogue».

Vendredi, son ministère a annoncé la levée des dernières restrictions de vente de produits agricoles, miel, œufs ou encore poissons d'élevage... décidées après l'incendie. Une «surveillance rapprochée» et sur la durée est cependant maintenue, notamment pour le lait.

Ces restrictions avaient été mises en place dans de nombreuses communes de Seine-Maritime et de la région Hauts-de-France, où des suies provenant de l'incendie s'étaient déposées.

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