Le rappeur français Lacrim, condamné à de multiples reprises par la justice pour braquage et détention d'arme, a donné sa vision de la situation autour du voile porté lors d’une session du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté par une accompagnatrice scolaire et que l’élu RN Julien Odoul lui a demandé de retirer.
«J'ai le seum [mot arabe désignant la colère, la frustration ou le dégoût, ndlr], j'ai envie de pleurer. J'ai le seum parce que c'est une bande de fils de p*te. Tu vois, on est dans un pays de fils de p*te», a-t-il développé.
«Quand vous allez en Hollande, quand vous allez en Belgique, quand vous allez en Suisse, quand vous allez en Allemagne, quand vous allez en Espagne, c'est pas pareil. Quand y'a des gays dans la rue ou quand y'a des femmes qui veulent sortir que en string dans la rue on leur dit rien. C'est la liberté de soi», a ajouté le rappeur.
Pour rappel, Lacrim a passé plusieurs années derrière les barreaux et a été en cavale pendant huit mois au Maroc et en Espagne en 2015, pour essayer d'échapper à la justice française.
Lacrim s'engage et réagit à la polémique du voile en France ✊ pic.twitter.com/KyZ3vgffv6
— Midi/Minuit 🕛 (@midiminuit__) October 17, 2019
Le débat sur le voile
Le débat sur le port du voile islamique a été relancé après que l’élu RN Julien Odoul a demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile, lors d’une session du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le 11 octobre. L’homme politique a posté une vidéo des faits sur Twitter, en indiquant: «Après l’assassinat de nos quatre policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste».
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a quant à lui insisté sur BFM TV sur le fait que Julien Odoul n’avait pas à agir comme il l’a fait . Il a toutefois déclaré que le voile n’était «pas souhaitable dans notre société», «pas quelque chose à encourager».
Quant à Édouard Philippe, il a insisté mardi 15 octobre, sur le fait que l’on pouvait «porter un voile quand on accompagne une sortie scolaire mais» qu’on n’avait «pas le droit de faire du prosélytisme et [que] les autorités peuvent et doivent intervenir si tel est le cas».
Il a été par la suite annoncé que la femme en question avait décidé de déposer deux plaintes, l’une à Dijon, l’autre à Paris.