Les divisions au sein de La République en marche (LREM) sur la question de la laïcité se font particulièrement ressentir après la récente polémique sur le port du voile. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a demandé la saisie de la commission des conflits de LREM, ce 14 octobre, pour qu’une sanction soit prononcée à l’encontre du député Aurélien Taché, rapporte Le Monde. Ce dernier avait critiqué sa position sur le voile dans une interview au Point.
Dans cet entretien, Aurélien Taché avait dénoncé les propos du ministre, qui avait notamment déclaré que le voile n’était «pas souhaitable dans notre société» à l’antenne de BFM TV.
Sorties scolaires: Blanquer préfère qu'une mère accompagnatrice ne porte pas le voile car "il n'est pas souhaitable dans notre société" pic.twitter.com/6hbOwc5tMB
— BFMTV (@BFMTV) October 13, 2019
«Je sais parfaitement que le ministre ne partage pas les opinions de Julien Odoul [élu régional du Rassemblement national, ndlr]. D'un côté, il y a un acte d'humiliation et, de l'autre, une position théorique d'un ministre dans un débat qui n'est ni celle de la majorité, ni celle d'Emmanuel Macron, ni la mienne. Ce n'est pas souhaitable que les responsables politiques s'érigent en théologiens», a-t-il indiqué au Point.
«Je regrette d’entendre Jean-Michel Blanquer dire que la loi protège le droit de ces accompagnatrices à participer aux sorties scolaires - comme l’a rappelé plusieurs fois la justice - et, dans le même temps, dire qu’elles feraient mieux d’enlever le voile», a-t-il poursuivi.
Aurélien Taché y a également dénoncé la «brutalité extrême» du comportement de l’élu du Rassemblement national Julien Odoul, qui avait demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile en plein hémicycle, le 10 octobre dernier.
🔴 [RT]Au nom de nos principes républicains et laïcs, j’ai demandé à @MarieGuiteDufay de faire enlever le voile islamique d’une accompagnatrice scolaire présente dans l’hémicycle. Après l’assassinat de nos 4 policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste pic.twitter.com/3WzqDEC3nn
— Julien Odoul (@JulienOdoul) October 11, 2019
Le patron du parti présidentiel Stanislas Guerini a toutefois préféré conseiller une cellule de médiation à MM.Blanquer et Taché afin qu’ils puissent s’expliquer, d’après Le Monde. «À l’issue du temps de médiation, le bureau exécutif décidera ou non de saisir la commission des conflits», a-t-il déclaré.