Ismail Hakki Musa, ambassadeur de Turquie en France, a déclaré sur France Info le 11 octobre que, d’après lui, son pays «peut bombarder si ceux qui nous ont "aidés" sont des terroristes».
De suite, il a tenu à souligner que la plupart des frappes avaient visé seulement des cibles militaires. Toutefois, la Turquie a fait état d'un premier soldat tué, quand au moins 39 personnes sont mortes côté kurde.
«Depuis des années, il y a un déferlement de haine sous forme de propagande en Europe. Je le constate et je l'observe avec beaucoup de tristesse», a déploré l'ambassadeur.
Plusieurs pays et organisations ont sommé la Turquie de faire cesser sans délai l’opération qui a fait, dès le jour de son lancement, des victimes dans les rangs des milices kurdes. En réponse à ces appels, le Président Erdogan a menacé d’ouvrir les frontières de son pays dans le but de provoquer un afflux de migrants syriens vers l’Europe.
«Que nos amis et nos alliés le sachent: la Turquie en a assez, en a marre. Il n'y aura pas de cessez-le-feu. Nous n'affaiblissons pas les Kurdes. Cette bataille, ce n'est pas contre eux, c'est contre l'organisation terroriste. Nous sommes le seul pays qui a lutté contre Daech*», a lancé Ismail Hakki Musa sur France Info.
L’offensive turque
La Turquie a lancé mercredi 9 octobre une offensive aérienne et terrestre contre les milices kurdes dans le nord-est de la Syrie, baptisée Source de paix. Selon le Président turc, l’opération a pour but de «créer une zone de sécurité qui permettra le retour des réfugiés syriens» que la Turquie a accueillis sur son territoire.
Selon Recep Tayyip Erdogan, l’objectif de l’opération est de conserver «l'intégrité territoriale de la Syrie» et de libérer «le peuple de la région des griffes des terroristes».
De son côté, la diplomatie syrienne a signalé que la Syrie «fera face à l'agression turque sous toutes ses formes à travers le pays, en utilisant tous les moyens légaux». Elle a souligné en outre que «la tâche de protéger le peuple syrien appartient à l'Armée arabe syrienne, à l'État syrien et à personne d'autre».
*Organisation terroriste interdite en Russie