Les forces armées turques ont lancé mercredi 9 octobre leur offensive dans le nord-est de la Syrie, opération qu'ils menaçaient depuis plusieurs jours de mettre en œuvre.
«Le gouvernement syrien peut utiliser tous les moyens possibles pour repousser l’invasion turque», a déclaré à Sputnik Husein Ragib, député du parlement syrien.
Et d’ajouter qu’au début, la réponse du gouvernement syrien serait diplomatique et passerait par les pays garants définis selon les négociations d’Astana, ainsi que via le Conseil de sécurité des Nations unies.
«Il s’agit en effet d’une agression qui menace la sécurité internationale et la paix dans le monde, en vertu de l’article 39 de la Charte de l’Onu. Les actions de la Turquie, ce sont une occupation et une agression. Aussi, la Syrie a tous les droits légitimes pour se défendre, tant par la voie diplomatique que manu militari. C’est ce que stipule notamment l’article 51 de la Charte de l’Onu sur l’exercice du "droit de légitime défense"», a rappelé le parlementaire.
Selon ce dernier, des milliers de jeunes hommes des couches les plus différentes de la société syrienne peuvent opposer une ferme riposte à cette agression.
«L’armée syrienne est aussi prête au combat», a résumé Husein Ragib.
Une situation imprévisible
Il est impossible de prédire comment évoluera la situation, a indiqué à Sputnik Khalil Taamah, l’autre parlementaire syrien interviewé.
«La Syrie n’est pas seule face à l’invasion turque, la coordination étant menée avec ses alliés au nom d’intérêts communs. Il est toutefois impossible de prévoir comment la situation va évoluer ni à quoi on pourrait s’attendre», a-t-il précisé.
Et de rappeler que la Turquie avait mené de longues négociations avec la Russie et l’Iran.
«Je ne pense pas que la Syrie soit restée à l’écart de ces négociations. La Turquie a de grandes ambitions dans le nord de la Syrie. Pourtant, ils [les Turcs, ndlr] ne sont sans doute pas assez bêtes pour compter rester longtemps dans les régions qu’ils occupent à présent», a relevé le Syrien.
L’opération turque dans le nord-est de la Syrie
Le 9 octobre, Ankara a lancé son offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. Elle a pour but, d’après Recep Tayyip Erdogan, de sécuriser la frontière sud de son pays, protéger l’intégrité territoriale du pays voisin et assurer le retour des réfugiés syriens. Plusieurs pays et organisations ont sommé la Turquie de faire cesser sans délai l’opération qui a fait, dès le jour de son lancement, des victimes dans les rangs de milices kurdes.