Depuis 2011, les forces armées égyptiennes font face à une guérilla djihadiste liée à Daech* dans la région du Nord-Sinaï. Le Président Abdel Fattah al-Sissi, arrivé au pouvoir en 2013, a opté pour une riposte massive face aux attaques des terroristes, laquelle a eu pour conséquence des dommages collatéraux et des violations des droits de l’Homme dans la zone concernée.
Une opération «à huis clos» impliquant des blindés français
Selon une enquête de FrenchArms, projet initié par le média néerlandais Lighthouse Reports et soutenu par Mediapart, les forces égyptiennes présentes dans le Nord-Sinaï sont équipées de véhicules blindés légers français Sherpa et MIDS, fabriqués par Arquus.
«Cette opération s’est pratiquement déroulée à huis clos. L’armée égyptienne a coupé le téléphone et l’Internet et a interdit aux ONG et aux journalistes d’accéder à la région», indique la rédaction tout en soulignant que la France «n’a apparemment demandé à l’Égypte aucune restriction dans l’usage des Sherpa».
Une polémique qui dure
Ce n’est pas la première fois que les véhicules militaires français vendus à l’Égypte se retrouvent au cœur d’une polémique, rappelle Mediapart. D’après un rapport d’Amnesty International, les blindés MIDS et Sherpa «étaient en service dans les unités de la police qui avaient violemment réprimé la population après le coup d’État de 2013, notamment lors de la dispersion sanglante de manifestants qui a fait près de 1.000 victimes».
«Une fois encore, il s’agit sans doute de ne pas gâcher la lune de miel diplomatico-militaire entre la France et la dictature du «maréchal» al-Sissi, fort lucrative pour nos industriels de l’armement», conclut Mediapart.
*Organisation terroriste interdite en Russie