La Chine muscle de plus en plus sa capacité de production de semi-conducteurs, de circuits intégrés (CI) et de processeurs, mais ne peut toujours pas se passer des importations de ces composants électroniques, ce qui risque de remettre en cause sa prospérité économique, a avoué dans un entretien accordé à Sputnik Zhang Baijun, professeur à l'Institut d'électronique et d'ingénierie de l'information de l'université Sun Yat-sen.
«À mon avis, la substitution complète des puces importées est un processus très long. […] L’apparition de processeurs, tous de fabrication chinoise, demandera beaucoup de temps pour accumuler le potentiel intellectuel et former des spécialistes qualifiés. Il est impossible d’y parvenir par de simples investissements», a déclaré l’interlocuteur de l’agence.
Et d’expliquer qu’il serait inutile de gaspiller d’immenses sommes d’argent en l’absence de spécialistes et d’équipements appropriés.
«Nous devons nous concentrer sur une recherche planifiée et le développement pour progresser dans ce sens. Je pense que nous ne pourrons renoncer complètement aux importations que dans une perspective éloignée», a résumé le Chinois.
La plupart des analystes s'accordent sur le fait que la Chine ne pourra pleinement s'appuyer sur ses propres technologies pour la production de puces et de CI qu’au plus tôt dans 5 à 10 ans. L'industrie chinoise du circuit intégré a connu une croissance stable et poursuivra son développement en s'appuyant sur la demande domestique et en intégrant d'autres industries émergentes. Alors que la Chine fait de grands progrès dans le développement de la 5G, de l'intelligence artificielle, des véhicules connectés, du big data et de l'informatique en nuage, les entreprises chinoises de circuits intégrés devront coopérer avec les entreprises spécialisées de ces industries émergentes pour profiter de leurs opportunités.