Anciennement baptisé «Migrations, affaires intérieures et citoyenneté», le portefeuille portant sur la migration s’appelle désormais «Protection du mode de vie européen». C’est la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a dévoilé son nom ce mardi 10 septembre.
Dans la foulée, ce changement a engendré une polémique. En France, l’eurodéputé PS-Place Publique Raphaël Glucksmann a écrit sur Twitter qu’il s’agissait de «résurrection bruxelloise du sinistre "ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale"».
« Commissaire à la Protection de notre mode de vie européen » en charge des questions migratoires, c’est la résurrection bruxelloise du sinistre « ministre de l’immigration et de l’identité nationale. »
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) September 10, 2019
Hors de question de valider un tel poste. Le combat ne fait que commencer.
L’eurodéputé LFI Younous Omarjee s’est interrogé sur ce qu’il faudrait «comprendre quand von der Leyen fait le choix de dénommer le portefeuille consacré aux migrations "Protection du mode de vie européen"».
Que faut il comprendre quand @vonderleyen fait le choix de denommer le portefeuille consacré aux migrations «protection du mode de vie européen »Ce sont plutôt ces clins d’oeil douteux à l’extrême-droite (Lega,Fidesz,Pis)qui a voté pour elle qui menacent le mode de vie européen
— younous omarjee (@younousomarjee) September 10, 2019
Réaction à l’échelle internationale
La directrice de l’ONG Amnesty International Europe, Eve Geedie, a déclaré que «lier l’immigration avec la sécurité au sein du portefeuille "Protection du mode de vie européen" est un signal inquiétant».
L’eurodéputée écologiste du Pays de Galles, Molly Scott Cato, a annoncé, citée par le journal britannique The Independent, que cette terminologie relevait de la «rhétorique fasciste».
«Le discours selon lequel les Européens doivent être protégés des cultures extérieures est grotesque et doit être rejeté», a confié au même quotidien l’eurodéputée libérale néerlandaise Sophie in’t Veld.