Le ministre turc de la Défense nationale Hulusi Akar a signalé que dans le cadre de l’établissement, de concert avec les États-Unis, d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie la Turquie était intéressée par l’évacuation du territoire syrien des Unités kurdes de protection du peuple. Il a ajouté que si les accords là-dessus n’étaient pas réalisés par la partie américaine, la Turquie ferait appel à des plans alternatifs.
Abdullah Agar, ancien membre d’unités spéciales des forces armées turques et expert en matière de sécurité et de lutte antiterroriste, a dévoilé à Sputnik le sens de ces plans.
«La préoccupation majeure de la Turquie réside dans la menace de l’apparition dans la région d’un quasi-État qui pourrait aboutir à la désintégration de la Syrie et, à moyen et long terme, à celle de l’Irak et de la Turquie même», a signalé M.Agar.
Il a expliqué que les États-Unis utilisaient cette préoccupation dans leurs intérêts, bien que la Turquie ait à sa disposition des instruments à caractère géopolitique, stratégique, tactique et opérationnel pour y répondre.
Selon lui, une telle politique pose à la Turquie le problème de préférences et priorités géopolitiques.
«La pression exercée par les États-Unis sur la Turquie pourrait avoir de graves conséquences pour eux-mêmes et conduire au changement des priorités géopolitiques turques», a constaté Abdullah Agar.
Il a noté que l’ambiguïté dans les relations avec les États-Unis ne pouvait pas durer éternellement. Selon lui, elle renferme toute une série de contradictions car la coopération entre la Turquie et les États-Unis de ces 70 dernières années prend aujourd’hui des dimensions nouvelles.
«À vrai dire, la situation actuelle reflète l’échec d’une politique multivectorielle des États-Unis», a conclu le spécialiste.