Le Brexit sans accord ne causera aucun chaos dans les ports de Douvres et de Calais, a déclaré le journal britannique The Telegraph, en se référant aux propos de Jean-Marc Puissesseau, président de la société française d'exploitation des ports du détroit (SEPD), qui gère les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer.
«Les autorités britanniques ont beaucoup fait […]. Je peux vous assurer qu'elles sont prêtes. Il y a certains individus au Royaume-Uni qui attisent ce catastrophisme pour leurs propres raisons. Cela a suscité beaucoup d'inquiétude, mais, fondamentalement, c'est une connerie. Rien ne va se passer au lendemain du Brexit», a indiqué M.Puissesseau, cité par le quotidien.
Les ports français prêts depuis des mois
En février, M.Puissesseau avait déjà déclaré à FranceInfo qu’il n'y aurait pas de bouchons dans le port de Calais.
«Qu'il y ait un deal ou pas, nous sommes prêts», avait-t-il affirmé.
D’après lui, la SEPD avait dépensé six millions d’euros pour réaliser les travaux nécessaires –construire des parkings, un SIVEP (Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire), et modifier la circulation dans la zone tourisme.
Qu’en est-il du côté britannique de la Manche?
Malgré les assurances de M.Puissesseau, seules 70.000 des 240.000 entreprises britanniques exportatrices vers l’UE ont sollicité un numéro d’identification d'opérateur européen (EORI) utilisé dans les téléprocédures liées au dédouanement des marchandises, rappelle The Daily Mail.
«Si tout le monde arrive à Calais avec les bons documents, il n'y aura pas de problèmes, mais même aujourd'hui on ne peut pas obtenir les informations du gouvernement sur les papiers dont on a besoin pour que le camion soit considéré comme prêt à partir. C'est un trou noir d'information. Certains peuvent avoir à faire appel à un agent de dédouanement», a noté M.Buchanan.
Selon les estimations des médias, environ 10.000 poids lourds débarquent chaque jour à Douvres.
Brexit sans accord: dépenses supplémentaires
Fin juillet, la Confederation of British Industry (CBI), le plus important syndicat patronal britannique, a estimé que le Royaume-Uni et l’UE n’étaient pas préparés à un éventuel Brexit sans accord le 31 octobre. Selon la CBI, cela risque de perturber plusieurs secteurs de l'économie britannique.
Le nouveau ministre britannique des Finances, Sajid Javid, a annoncé en juillet que Londres investirait 2,1 milliards de livres supplémentaires (2,3 milliards d’euros) dans les préparatifs à un Brexit sans accord et notamment dans la création d’un nouveau parking pour poids lourds dans le Kent. Cette somme augmente de 50%, soit porte à 6,3 milliards de livres (6,8 milliards d’euros), les dépenses globales pour le Brexit sans accord et fait doubler le montant pouvant être dépensé en 2019, note le Daily Mail.