L'avionneur Boeing a annoncé mercredi une perte nette record de 2,94 milliards de dollars au deuxième trimestre, conséquence des déboires du 737 MAX, son avion vedette cloué au sol depuis plus de quatre mois après deux accidents ayant fait 346 morts, informe l’AFP.
Ses comptes ont été précipités dans le rouge par une charge colossale de 5,6 milliards liée aux déboires du 737 MAX.
Le constructeur aéronautique avait gagné 2,2 milliards de dollars au deuxième trimestre 2018 et jusqu'ici sa plus lourde perte était de 1,6 milliard, enregistrée au troisième trimestre 2009.
Le chiffre d'affaires trimestriel a lui plongé de 35% à 15,75 milliards de dollars, en raison de la suspension des livraisons du 737 MAX.
Boeing a indiqué qu'il donnerait à une date ultérieure ses prévisions annuelles.
À Wall Street, le titre ne reculait toutefois que de 0,69% vers 12H00 GMT, les investisseurs semblant peu inquiets par ces résultats.
Boeing a d'ailleurs augmenté de 20% à 1,2 milliard les dividendes versés aux actionnaires pour le compte du deuxième trimestre.
La perte n'est pas une véritable surprise, le groupe de Chicago ayant prévenu la semaine dernière qu'il allait inscrire une charge de 5,6 milliards de dollars dans ses comptes trimestriels pour les compensations des compagnies aériennes.
Celles-ci ont dû annuler des milliers de vols depuis l'immobilisation du 737 MAX et remplacer ces avions dans leurs plans par d'autres appareils.
Les indemnisations prendront différentes formes, estiment les experts: rabais, services de maintenance, formation des personnels...
Boeing a par ailleurs indiqué mercredi tester actuellement le correctif du système anti-décrochage MCAS du MAX, mis en cause dans les deux accidents d'Ethiopian Airlines et de Lion Air, et qu'il le soumettra «une fois remplies toutes les exigences en matière de certification» à la Federal Aviation Administration (FAA).
L'avionneur espère obtenir une levée de l'interdiction de vol au début du quatrième trimestre 2019.
«C'est un moment majeur pour Boeing», a répété mercredi Dennis Muilenburg, le PDG, cité dans le communiqué.