Suite à une série de tweets invitant certaines femmes parlementaires démocrates à «retourner» d’où elles venaient, Donald Trump s’est attiré de nouvelles accusations de racisme et de xénophobie. Toutefois, la polémique a rendu le Président américain encore plus populaire auprès des électeurs républicains, indique un sondage.
D’après les résultats d’un sondage Reuters/Ipsos réalisé les 15 et 16 juillet, le taux d'approbation de M.Trump auprès des électeurs républicains a atteint un niveau de 72%, gagnant cinq points.
Quatre élues attaquées
Dans une série de tweets, le Président républicain avait conseillé le 14 juillet à plusieurs élues, dont trois sont nées aux États-Unis, de «retourner» dans «ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent». Il avait intensifié ses attaques le lendemain, les accusant de «haïr» l'Amérique.
Donald Trump avait appelé plus tard les élus de son parti à ne pas tomber dans le «piège» tendu, selon lui, par ses adversaires et avait rejeté les accusations de racisme.
Les tweets «racistes» condamnés
La chambre basse du Congrès américain a adopté le 16 juillet une motion condamnant les propos jugés «racistes» de Donald Trump, une accusation dont il s'est défendu tout en continuant d'attaquer violemment les quatre élues démocrates issues de minorités.
La Chambre des représentants, à majorité démocrate, «condamne fermement les commentaires racistes du Président Donald Trump légitimant et accentuant la peur et la haine des nouveaux Américains et des personnes de couleur», déclare le texte.
Réactions des cercles politiques
Les quatre femmes visées par le Président ont répliqué ensemble dès le lundi 15 juillet au soir, affichant leur détermination à ne pas céder.
Donald Trump «ne sait plus comment défendre sa politique, donc il nous attaque personnellement», a lancé Rashida Tlaib. Ses attaques «sont dans la continuité de sa partition raciste et xénophobe», a-t-elle ajouté.
Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, a une nouvelle fois déploré le silence dans les rangs du parti présidentiel.
«C'est effrayant de constater à quel point, de manière répétée, nombre de mes collègues républicains laissent juste passer l'orage sans dire le moindre mot», a-t-il lancé. Et de s'interroger sur les raisons de ce silence: un «accord» avec le Président ou de la «gêne» face à ses propos.
Pour Joe Biden, vice-président sous Barack Obama et candidat à l'investiture démocrate pour 2020, aucun Président dans l'histoire américaine «n'a été aussi ouvertement raciste que cet homme.»
«Pouvez-vous imaginer un Président conservateur comme George W. Bush faire de telles déclarations racistes?», a lancé Bernie Sanders, qui espère lui aussi porter les couleurs démocrates lors de la prochaine présidentielle.