Le chef du groupe Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé un appel au «djihad financier» et un autre pour collecter davantage d’aide financière pendant ce ramadan. Selon les analystes interviewés par The Financial Times, la politique des sanctions de Donald Trump à l’égard de l’Iran a joué un rôle important dans cette «crise financière».
En guise de preuve, le représentant américain a rappelé que l'Iran avait réduit son budget de la défense de 28% cette année, bien que les chiffres officiels iraniens ne confirment pas cette information.
Cependant, plusieurs diplomates occidentaux et analystes régionaux se sont dits sceptiques face aux affirmations américaines selon lesquelles le financement du Hezbollah aurait été réduit par les sanctions économiques contre l’Iran. Selon eux, Washington n’a présenté aucune preuve tangible à ce sujet, en partie parce que l’aide financière de l’Iran au Hezbollah ne passerait pas par les voies officielles et serait difficile à retracer.
Ils désignent de leur côté d’autres faits susceptibles de nuire au Hezbollah, notamment l’économie affaiblie du Liban, le ralentissement de la croissance régionale et la baisse des collectes de fonds de la part de la diaspora libanaise.
Le journal spécule toutefois sur les signes de la faiblesse financière du Hezbollah, constatés récemment par certains observateurs internes. Quatre membres de la communauté chiite libanaise ont notamment affirmé que leurs proches travaillant pour les institutions du Hezbollah avaient signalé une réduction ou un retard des salaires. Il s’agirait en l’occurrence de combattants et d’employés de la chaîne de télévision du Hezbollah, Al Manar.
L’administration Trump insiste sur le fait que sa campagne de «pression maximale» visant à limiter les exportations de pétrole de l’Iran, ainsi que les activités des banques et du secteur des métaux ont forcé Téhéran à réduire son financement du Hezbollah, lequel, selon les États-Unis, s’élève à 700 millions de dollars par an.