L'économie mondiale ralentit, écrit le site d'information Vestifinance. Les instruments de stimulation par la politique monétaire sont pratiquement épuisés, et durant toutes ces années, ils n'ont de toute façon pas apporté de résultats notables.
Lors du 12e Forum économique d'Astana, le célèbre économiste et lauréat du prix Nobel Paul Romer a partagé avec Vesti.Ekonomika son avis sur les éventuelles mesures et les perspectives de l'économie mondiale.
Il a d'abord souligné qu'il fallait se préparer aux crises en avance pour comprendre à quelles stimulations avoir recours quand elles surviennent. De plus, il a reconnu que les capacités de stimulation monétaire étaient pratiquement épuisées, et que la marge de manœuvre des banques est assez réduite. Dans le même temps, selon Paul Romer, il convient de prêter attention aux stimulations fiscales.
«La réduction de la charge fiscale en cas de scénario de choc permettrait de stabiliser l'économie et de lui redonner une impulsion», souligne-t-il.
En pleine escalade de la guerre commerciale, la Chine a également recours aux stimulations fiscales. En mars, le China Daily, se référant à une source du ministère chinois des Finances, a rapporté qu'au total les stimulations fiscales s'élèveraient à 1.400 milliards de yuans, soit 194 milliards de dollars qui ne seront plus prélevés au secteur économique.
La réduction des taux fiscaux est la tâche centrale de la politique chinoise en 2019, avait déclaré au journal le directeur adjoint de l'Administration fiscale publique, Ren Rongfa. Cela est fait pour contribuer à la production et aider les entreprises privées, avait-il souligné.
Un autre expert éminent, Maurice Obstfeld, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) entre 2015 et 2018, a également partagé sa vision avec Vesti.Ekonomika à l'occasion du Forum économique d'Astana.
Il pense qu'une puissante stimulation monétaire en période de crise est tout simplement nécessaire, tout en sachant que la charge fiscale est effectivement extrêmement élevée. Toutefois, Maurice Obstfeld n'a exprimé aucune inquiétude à ce sujet, qui estime que les gouvernements de différents pays doivent accorder davantage d'attention à la discipline financière.
En dépit de la détérioration de la situation générale de l'économie mondiale, Maurice Obstfeld se dit certain que la récession n'aura lieu ni cette année ni l'année prochaine. Néanmoins, compte tenu du rythme de l'escalade de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, ce pronostic très optimiste pourrait être prochainement revu.
L'impact sur l'économie mondiale pourrait être colossal, et certains sous-estiment probablement ces risques. Il existe encore un espoir que Washington et Pékin trouvent un terrain d'entente, mais cet espoir fond de jour en jour.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.