Par un beau temps venteux et ensoleillé, les membres de la délégation russe, leurs amis et tout simplement les amateurs de cinéma russe se sont réunis sur la terrasse du Pavillon russe, un des nombreux pavillons nationaux du Festival de Cannes, où le directeur du Marché du Film, Jérôme Paillard, et la directrice de Roskino, Ekaterina Mtsitouridze, présentent les premiers événements de la journée.
«Même s'il ne s'agit pas de sommes exorbitantes, ni des films avec un très grand nombre d'entrées, désormais l'information est accessible pour tout le monde et les films russes font souvent un bon box-office», explique à Sputnik Ekaterina Mtsitouridze.
Il s'agit du résultat d'un «travail assidu qui a rendu possible l'existence du Pavillon» comme l'a précisé dans son discours inaugural Jérôme Paillard, puisqu'alors que le Marché du Film existe depuis 20 ans déjà, la Russie n'y était pas présente.
«Quand nous sommes arrivés pour la première fois, ce n'était qu'un petit stand de 10 m2 — une table et deux chaises. Et le Pavillon dans sa forme actuelle n'existait tout simplement pas», se souvient Ekaterina Mtsitouridze.
Il en fallait plus pour décourager cette femme! Alors, en 2008, avec ses collaborateurs, elle contacte le ministère russe de la Culture avec cette proposition de fonder un Pavillon à Cannes.
«Et le ministre de la Culture de l'époque nous a dit: "d'accord, faites-le!". Et avec cette aide du ministère nous avons trouvé du financement», conclut Ekaterina Mtsitouridze.
Tout n'est pas rose, et les difficultés peuvent surgir: «Cette année, nous finançons le Pavillon sur nos propres fonds, mais espérons que le ministère remboursera nos frais», confie à Sputnik la directrice de Roskino.
La chef de l'agence fédérale russe pour le soutien du film affirme que pour la Russie, beaucoup de choses ont changé depuis les débuts de la présence de Roskino grâce au soutien systématique de la production russe. «Si, en 2010, on vendait trois à quatre films, maintenant on vend des dizaines de films pour des centaines de pays», précise la directrice.
«Même s'il ne s'agit pas de sommes exorbitantes, ni des films avec un très grand nombre d'entrées, désormais l'information est accessible pour tout le monde et les films russes font souvent un bon box-office», explique à Sputnik Ekaterina Mtsitouridze.
En France, le cinéma d'auteur russe marche bien, tout le monde connaît désormais Andreï Zviaguintsev et Alexandre Sokourov, les cinéphiles apprécient Alexeï Fedortchenko et Kantemir Balagov.
«Abandonner un travail "sporadique" pour un travail systématique porte ses fruits», certifie Ekaterina Mtsitouridze. «Et cela ne concerne pas seulement le Festival de Cannes, mais également d'autres»,
avant de nous livrer les statistiques «du box-office des films russes à l'étranger pour la période de 1995 à 2018: «ça a augmenté d'un million à 45 millions».
Sputnik France est partenaire média du Pavillon russe du Festival de Cannes.