S’exprimant à France 3 Occitanie sous couvert d’anonymat, un CRS basé à Toulouse a fait part d’une «fatigue physique et psychologique» des membres des forces de l’ordre qui font face depuis six mois à l’augmentation des violences lors des manifestations des Gilets jaunes. Selon lui, si cette situation ne «s’arrête» pas, il peut y avoir des conséquences graves.
«Là, chez nous, on a atteint le point de rupture, il faut vraiment que cela s’arrête parce qu’on va tomber malade, il va y avoir des burn out, des situations familiales ingérables qui peuvent entraîner des suicides», a-t-il averti.
«En fait, on se sent dépassé par la haine dirigée contre nous, on ne se sent pas en sécurité. On est en sous-effectifs la plupart du temps», a-t-il ajouté.
Cet agent des forces de l’ordre s’est aussi prononcé sur les accusations de «bavures policières». Selon lui, la police «est là pour encadrer les manifestations par pour agresser les manifestants». Il a rappelé que les CRS «n’interviennent que sur ordre de leur hiérarchie» et qu’«il ne peut y avoir aucune initiative personnelle».
Pour rappel, depuis le 1er janvier, plus de trente membres des forces de l'ordre ont mis fin à leurs jours. Pour 2018, ce nombre s'élevait à 35 policiers et 33 gendarmes. Le taux de morts volontaires dans la profession est supérieur de 36% à celui de la population générale, selon une étude de l'Inserm.