À l'approche des élections européennes prévues le 26 mai, Emmanuel Macron a formulé une série de propositions dans une lettre intitulée «Pour une renaissance européenne» et diffusée dans les 28 pays membres de l'UE. Il y a donné des idées concrètes en vue de transformer l'Europe en pôle de «liberté, de protection et de progrès».
Les réactions sont nombreuses, mais demeurent mitigées.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a salué, par la voix de son porte-parole cité par Le Figaro, «la contribution importante au débat européen» du Président français. Toutefois, selon un autre porte-parole de la Commission, «plusieurs éléments présentés par le président Macron correspondent à des structures ou bien déjà existantes ou que cette Commission a déjà proposées et est en train de mettre en œuvre».
Berlin semble manifester une grande retenue.
«Il est important que les forces pro-européennes présentent leurs idées avant les élections», a ainsi déclaré un porte-parole du gouvernement allemand, selon Le Figaro.
De même, le vice-chancelier et ministre des Finances social-démocrate, Olaf Scholz, s'est simplement félicité qu'Emmanuel Macron ait donné un «signal résolu en faveur de la cohésion en Europe», a noté Le Monde.
L'AfD a critiqué les propositions du dirigeant à la tête de l'Hexagone en lui conseillant tout d'abord de «résoudre les problèmes de la France». «Et sans l'argent des Allemands», a ajouté, d'après Le Figaro, Jörg Meuthen, la tête de liste du parti.
Les Italiens semblent eux aussi garder leurs distances.
«Il [Emmanuel Macron, ndlr] souhaite qu'un Conseil de sécurité intérieure européen gère l'immigration, avec une véritable protection des frontières communes et un espace Schengen ouvert uniquement aux pays qui respectent leurs obligations en matière de responsabilité», écrit La Stampa, avant de faire remarquer entre parenthèses: «ce message s'adresse principalement à l'Italie».
Outre-Manche, le discours du Président français semble avoir été pratiquement ignoré.
«Les brexiters devraient remercier Emmanuel Macron: sa vision de l'UE montre pourquoi nous devons partir», ainsi The Telegraph titre-t-il l'un de ses articles, paru le 5 mars. Avant de renchérir avec un autre, publié le même jour: «Emmanuel Macron représente désormais un risque plus important pour l'UE que le Brexit».
The Express cite pour sa part l'eurodéputé hongrois György Schöpflin qui «ridiculise la vision fantaisiste de Macron sur l'UE», ainsi que les critiques formulées par la députée européenne Christine Revault d'Allonnes Bonnefoy, qui a accusé Emmanuel Macron d'avoir deux visages, comme Dr Jekyll et Mr.Hyde.
Le Figaro rappelle de son côté la déclaration de l'ancien ministre des Affaires européennes de Tony Blair, Denis MacShane, qui a salué le «culot» d'Emmanuel Macron dans «l'intervention la plus extraordinaire dans la politique européenne depuis que Churchill a enjoint de façon répétée aux Européens de s'unir entre 1945 et 1951».
Pour ce qui est du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, d'habitude très critique à l'égard de l'Union européenne, il a souligné, dans un courriel adressé à Reuters, que cette tribune «pourrait marquer le lancement d'un débat européen sérieux» et devenir «un bon point de départ pour un dialogue sérieux et constructif sur l'avenir de l'Europe».
Emmanuel Macron a présenté une série de propositions dans une lettre intitulée «Pour une renaissance européenne» parue dans les 28 pays membres de l'Union européenne. Dans cette tribune, il a exprimé des propositions concrètes en vue de transformer l'Europe en pôle de «liberté, de protection et de progrès».