Les hôpitaux suédois constatent une augmentation du nombre de jeunes filles et de femmes atteintes de mutilations génitales qui, à la recherche d'un traitement, se tournent vers eux, apprend-on dans un reportage de l'entreprise de télévision suédoise SVT.
À titre d'exemple, durant les deux dernières années, le nombre de femmes ayant sollicité ce genre de services auprès de l'hôpital Södersjukhuset de Stockholm a augmenté de 80%.
«Au début, nous avions 10-15 femmes à la recherche d'un traitement. L'année dernière, le nombre de visites était de 280», a déclaré à SVT un médecin, ajoutant que la plus jeune patiente, qu'elle avait reçue, avait à peine cinq ans.
L'hôpital Södersjukhuset est réputé pour le traitement des mutilations génitales. Outre les interventions chirurgicales pour restaurer les organes sexuels, des patientes bénéficient d'une assistance psychologique en matière d'orientation.
Le Conseil national suédois de la santé et des affaires sociales a estimé le nombre de jeunes filles et de femmes victimes de mutilations génitales, et vivant en Suède, à 40.000, dont environ 7.000 sont âgées de moins de 18 ans. Les groupes les plus importants sont les jeunes filles et les femmes originaires de Somalie, d'Érythrée, d'Éthiopie, d'Égypte et de Gambie.
Le Conseil national de la santé et du bien-être social a désigné l'immigration comme l'une des causes principales de la pratique des mutilations génitales féminines en Suède.
En 2014, la Suède a formé le «premier gouvernement féministe au monde», lorsqu'une coalition de centre-gauche, entre les sociaux-démocrates et les Verts, a pris le pouvoir. L'engagement de la Suède en faveur de l'égalité est également inscrit dans sa politique étrangère «féministe» formulée par la ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström.