L'ancien reporter Nicolas Hénin, qui a été otage de Daech* pendant dix mois en Syrie en 2013-2014, a dénoncé lundi à la justice le «déferlement» de menaces et d'insultes qu'il a reçues sur Twitter, a annoncé son avocat.
«J'appelle à ce que vous vous fassiez égorger», «c'est lui qui mérite l'exécution», «on aurait dû te laisser crever chez Daech*» affirment certains des milliers de messages ciblant depuis une semaine le journaliste, désormais spécialisé dans le conseil sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste.
Ces menaces sont apparues en représailles à son initiative du 30 janvier. Il avait appelé à signaler à Twitter et à la plateforme Pharos (chargée de la lutte contre les contenus illicites sur Internet) des tweets publiés ce jour-là par le père d'une victime des attentats du 13 novembre, Patrick Jardin, à propos du retour envisagé de plusieurs dizaines de djihadistes français.
Merci de signaler ce compte à Twitter et Pharos.
— Nicolas Henin (@N_Henin) January 31, 2019
Avoir perdu son enfant dans des conditions terribles n’est pas une excuse pour déverser un tel torrent de haine. pic.twitter.com/GGW4H8vMtj
C'est «l'extrême virulence», «la dimension hors-norme de cette vague d'une abjection sans nom» qui l'ont incité à porter plainte, a déclaré M.Hénin à l'AFP. Selon lui, un prestataire a relevé 18.000 tweets le mentionnant, «dont une grande majorité de messages hostiles voire menaçants», y compris pour sa famille. «Je suis très remonté contre Twitter, j'ai fait des signalements et aucun n'a été accepté», a-t-il ajouté.
Pour des menaces de mort en ligne, un phénomène en expansion, trois hommes avaient été condamnés en juillet dernier à six mois de prison avec sursis pour le cyberharcèlement de la journaliste Nadia Daam.
*Organisation terroriste interdite en Russie