«Le gouvernement de la République démocratique du Congo invite instamment le Conseil européen à procéder impérativement dans les 48 heures au rappel de son chef de mission en République démocratique du Congo», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, au cours d'une conférence de presse jeudi 27 décembre, à trois jours des élections générales prévues dimanche.
Un ultimatum donné en mesure de rétorsion après le maintien des sanctions européennes visant 14 personnalités congolaises, dont le candidat au pouvoir à l'élection présidentielle.
«Cette mesure d'une part sanctionne le comportement répréhensible de l'intéressé et d'autre part s'inscrit dans le cadre de la réciprocité prémentionnée » a-t-il ajouté.
Pour rappel, en décembre 2016 et mai 2017, des sanctions avaient été prises en raison du rôle que ces officiels avaient pu jouer en planifiant, dirigeant ou commettant des actes constitutifs de graves violations des droits humains. Ces personnalités sont privées de visas pour l'Union européenne et leurs avoirs dans l'Union ont été gelés. Par ces sanctions, l'UE et ses États membres avaient envoyé un message fort aux autorités congolaises et s'impliquaient ainsi dans la crise politique et le processus électoral en cours dans le pays.
Ces élections, qui auraient dû avoir lieu à l'expiration du deuxième mandat de M. Kabila en décembre 2016, avaient été reportées à fin 2017, puis au 23 décembre 2018. Pour l'heure, la nouvelle date annoncée par la CENI est celle du 30 décembre 2018.
Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis l'assassinat de son père en janvier 2001.