Un collectif de «jeunes Tunisiens» a annoncé, samedi 8 décembre, se constituer en «gilets rouges», en réaction à «l'échec de l'actuelle classe politique» aux commandes depuis 2011.
Le «mouvement», qui assume ses affinités avec les Gilets jaunes en France, entend toutefois replacer son combat dans un contexte tunisien, marqué par une crise économique et politique, à la veille du 8e anniversaire du soulèvement qui a marqué le début des Printemps arabes.
«Devant l'échec de ce système à rencontrer, a minima, les aspirations populaires à une vie digne […] nous, groupe de jeunes Tunisiens, annonçons aujourd'hui officiellement (sic), le lancement de la campagne des gilets rouges, pour le salut de la Tunisie», annonce le communiqué publié sur le réseau social Facebook.
La campagne, dont l'identité des instigateurs et le positionnement politique ne sont pas révélés, a été relayée depuis plusieurs jours par des plateformes médiatiques privées.
Si le communiqué marque «officiellement» la naissance de la campagne, des dizaines de publications annonçant «la couleur» étaient publiées depuis le 1er décembre, sur la même page du réseau social Facebook.
Alors qu'elle a rencontré un certain nombre d'adhésions, notamment auprès de personnalités publiques, cette campagne a également soulevé critiques et interrogations de plusieurs observateurs. Alors que certains contestaient la viabilité de la démarche, d'autres y voyaient une manœuvre douteuse destinée à être récupérée par des acteurs politiques, qui en seraient également à l'origine.
Des accusations ont notamment été portées contre un publicitaire et patron d'une télévision privée. Celui-ci a aussitôt démenti ces accusations en promettant de poursuivre les parties à l'origine de ces rumeurs.
Le mouvement des Gilets jaunes est apparu en France, à la fin du mois d'octobre, pour protester contre la hausse du prix du carburant, avant de s'élargir à une quarantaine d'autres revendications.
En Afrique, un collectif Burkinabè a récemment appelé à une manifestation nationale, le 13 décembre, «pour dire non à la hausse des prix du carburant, et à l'injustice sous toutes ses formes».