A l'approche du sommet sino-américain en marge du G20, Pékin a décidé de ne pas exacerber les tensions qui caractérisent actuellement ses relations avec les États-Unis et a fait preuve de bonne volonté, en autorisant notamment un porte-avions américain à entrer dans le port de Hong Kong, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Yang Danzhi, du Centre de recherches sur la sécurité régionale à l'Académie des sciences sociales de Chine.
«La Chine déploie le maximum d'efforts pour canaliser l'évolution de ses relations [avec les États-Unis, ndlr] vers leur détente. Ainsi, l'autorisation donnée par la Chine à l'entrée de bâtiments de guerre américains dans le port de Hong Kong prouve dans une certaine mesure la bonne volonté qu'elle a d'améliorer ses relations avec les États-Unis. Il est évident que cela suppose des démarches similaires de la part de Washington», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les États-Unis devaient eux aussi respecter les intérêts de la Chine.
L'autorisation à l'entrée du porte-avions américain dans le port de Hong Kong symboliserait non seulement l'attachement de la Chine à la paix, mais aussi sa certitude en ses propres forces et en la justesse de ses actes, a relevé le politologue russe Igor Chatrov, directeur adjoint de l'Institut national du développement de l'idéologie contemporaine.
«La Chine n'a rien à craindre. Il se peut même qu'elle soit prête à montrer ses capacités à ses adversaires potentiels. Il n'est pas à exclure non plus que, dans le port de Hong Kong, le groupe de bâtiments de guerre américains rencontre des navires militaires chinois. Ce serait une bonne démonstration de la puissance navale de la Chine et de sa certitude de pouvoir toujours défendre ses intérêts tant en mer de Chine méridionale que dans la guerre commerciale avec les États-Unis», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Malgré l'opposition de Pékin, les États-Unis ont organisé la semaine dernière des exercices militaires aériens, de surface et de lutte anti-sous-marine dans le Pacifique occidental, impliquant deux porte-avions américains, équipés d'environ 150 avions de combat: l'USS Ronald Reagan, basé au Japon, et l'USS John C. Stennis, envoyé depuis la côte ouest des États-Unis.