Depuis le début de l'année, la livre turque a perdu presque 40% de sa valeur, écrit jeudi le site d'information Vestifinance.
Mais plus l'on tire la balançoire de son côté, plus elle repart loin ensuite. En cas de sanctions les citoyens de l'Etat concerné cherchent un refuge pour leurs fonds dans les actifs. La monnaie numérique décentralisée fait partie de tels instruments.
«Le cryptomarché s'élargit de jour en jour en Turquie. Si, il y a neuf mois, le pays comptait seulement six bourses de cryptomonnaies, il en existe plus de 20 aujourd'hui», affirme David Tevfik Sayin, directeur d'une société informatique turque.
En d'autres termes, depuis le début de la guerre commerciale, l'activité des citoyens et des compagnies sur le marché numérique a plus que triplé.
D'après Andrew Rosenbaum de l'European blockchain association, «les compagnies turques manquent de recours pour honorer les dettes en devise étrangère, et les actifs numériques pourraient devenir une nouvelle source de revenus pour rembourser les dettes».
C'est également l'avis de l'expert financier indépendant Mustafa Kizgin: «La raison principale de la crise mondiale est l'argent fiduciaire et le système de prêt que nous utilisons.» Une solution plus stable, plus fiable et plus rapide basée sur les cryptotechnologies profitera à l'économie turque qui possède un grand secteur industriel. Mais à condition que les actifs soient centralisés.
D'autres sont sceptiques quant au projet national de cryptomonnaie. Par exemple, David Saïne pense que les citoyens turcs ne sont pas encore prêts à utiliser l'argent numérique dans leur vie quotidienne:«Les instincts culturels du peuple turc ne ressemblent pas à ceux des Américains ou des Européens. Certes, la génération Z est orientée sur la numérisation, mais je pense que dans l'ensemble le peuple turc veut conserver ses biens physiques matériels.»
D'un côté, cela contribuera à la dédollarisation du marché de la consommation grâce à la modification de la structure des épargnes. De l'autre, les actifs virtuels pourraient devenir un moyen de combattre les sanctions américaines, conclut le site.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.