«L'Ordre du jour» d'Éric Vuillard, sorti en mai 2018 (Éd. Actes Sud), raconte l'annexion de l'Autriche par Hitler en 1938. Pour l'auteur, ce livre, qui restitue des faits réels, n'est pas exactement un roman, où «plusieurs épisodes se sont articulé les uns aux autres.»
«La position moderne de l'écrivain a été bouleversée par la Révolution française. Avant, la littérature était assujettie au prince. Puis, le grand roman du XIXe siècle montre que lа vie sociale est structuré par le monde économique»
«Aujourd'hui, le pouvoir des industriels s'est accru, la littérature ne doit pas s'en détourner.»
«Le pouvoir économique vit toujours dans une endogamie très grande avec le pouvoir politique. Il le tient aussi. L'efficacité économique nécessite une sorte de cynisme substantiel.»
Pour l'écrivain, la littérature ne se limite pas à raconter le monde économique, mais essaye de raconter quelque chose «qui soit structuré par le monde économique». Il cite l'exemple d'«Âmes mortes», où Gogol, sans raconter le système, décrit le monde provincial russe de l'époque, sa hiérarchie et ses vérités qui sont déterminés par ce système économique.
«L'ordre du jour», Éric Vuillard, Éditions Actes Sud. Prix Goncourt 2017.