Les divergences au sein de l'Otan sur la Russie sont grandes. Une vraie stratégie manque. Hormis la Pologne et les États baltes, les Alliés ne voient aucun signe indiquant que Moscou envisage une attaque conventionnelle, signale Christoph Schiltz dans les colonnes de Die Welt.
Selon le journaliste, les stratèges de l'Otan considèrent qu'une guerre hybride avec des cyber-armes, de la désinformation et l'utilisation de rebelles est beaucoup plus probable qu'une attaque conventionnelle contre un pays membre.
«À quoi bon, alors, tout ce spectacle en Norvège avec 50.000 soldats et 10.000 véhicules?», s'interroge M. Schiltz.
Il constate que les milieux militaires de l'Otan comprennent parfaitement «qu'en cas d'attaque leurs capacités seront limitées», notamment en termes d'infrastructures, de moyens de transport, de capacités militaires dans les airs et en mer, ainsi que de transfert de grandes unités vers l'est.
«On peut se demander si de telles manœuvres d'envergure sous cette forme sont toujours d'actualité», conclut le journaliste de Die Welt.
En commentant les plans de l'Otan, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les manœuvres en question étaient «nettement» dirigées contre la Russie et que la participation de la Finlande et de la Suède, deux pays n'appartenant pas à l'Alliance, conduisait à une dégradation de la situation dans la région.