Qui n'a pas déjà entendu parler d'Atlantide, cette civilisation perdue qui se trouverait quelque part au fond de la mer? Dans deux de ses célèbres dialogues, le Timée et le Critias, Platon évoque cette cité qui a été submergée après que ses habitants aient fait la guerre à Athènes. À travers les siècles, la légende est restée, et certains rêvent encore de retrouver cette ville.
C'est le climatologue allemand Hans-Otto Pörtner qui a présidé la dernière conférence du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Un grand sommet environnemental qui s'est clos à Incheon, en Corée du Sud, le 5 octobre dernier. «Chaque petit excès de réchauffement compte, d'autant que passer à 1,5 °C accroît le risque de changements profonds, voire irréversibles, comme la perte d'écosystèmes», a affirmé M. Pörtner devant la presse. Un constat qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur le niveau des océans.
Des changements irréversibles pour les écosystèmes
Les 91 experts que réunissait Hans-Otto Pörtner estiment que le mercure grimpera de 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels d'ici 2030. Mais d'ici 2100, le mercure devrait atteindre les 3 °C d'augmentation. La température globale devrait encore plus monter si les États qui ont signé l'Accord de Paris ne respectent pas leur engagement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). D'ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, a récemment affirmé que le monde avait atteint un «point de non-retour» en ce qui concernait le climat.
Des scénarios-catastrophes
Ce groupement indépendant de scientifiques et de journalistes a mis au point une carte interactive, qui permet d'observer l'évolution de la hausse du niveau des cours d'eau et des océans. Pour faire ses prédictions, le groupe s'est basé sur des données accumulées depuis 20 ans grâce à des radars et des satellites.
Le Climate Central prévoit un dénouement catastrophique pour le Québec. Un scénario apocalyptique digne des meilleurs —ou des pires- films de science-fiction. L'augmentation du niveau du fleuve devrait engloutir une bonne partie de la Belle Province. Et même si le réchauffement se limitait à 1,5 °C, l'organisme prévoit un impact important sur le littoral québécois, lequel s'étend sur plus de 6.000 km.
Bien sûr, ces prédictions demeurent sujettes à interprétation. En juillet 2016, le groupe de recherche québécois Ouranos publiait les résultats d'une étude qui allait totalement dans le sens contraire. En effet, ce groupe d'experts concluait plutôt qu'une baisse significative du niveau du fleuve était à prévoir dans les prochaines années. Plutôt qu'un débordement des eaux, l'organisme prévoyait presque un assèchement de certaines portions du fleuve.
«Avec le réchauffement climatique, le niveau d'eau dans le fleuve Saint-Laurent pourrait baisser sensiblement, entraînant un lot de conséquences, que ce soit pour le transport maritime, l'approvisionnement en eau potable, la pêche, la navigation de plaisance, la production hydroélectrique ou la valeur des propriétés riveraine», peut-on lire dans un résumé de l'étude.
Qui dit vrai? Il est difficile de déterminer quelles seront les conséquences exactes des changements climatiques au Québec. La fiction dépassera-t-elle la réalité?