L'an dernier, seulement 5% des militaires US interrogées s'attendaient à une guerre à court terme, écrit le site de la chaîne RT. Cette année, déjà 46% des soldats américains pensent que les États-Unis entreront en guerre en 2019. La raison d'un virage, selon la revue Military Times, est le discours de Donald Trump concernant la nécessité d'accroître les capacités opérationnelles du pays face à la menace croissante émanant des «ennemis extérieurs».
Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que le nouveau budget militaire américain se refléterait de manière négative sur la sécurité internationale.
Par ailleurs, selon un sondage mené en octobre 2018 par l'institut d'étude de l'opinion publique YouGov pour l'hebdomadaire The Economistt, au sein de la société américaine seulement un tiers des personnes interrogées considèrent la Russie comme un ennemi, et seulement 17% désignent la Chine comme une menace.
«Cette différence s'explique par le fait que le commandement prépare psychologiquement les soldats américains à une guerre contre la Russie», affirme le colonel à la retraite Viktor Litovkine, expert militaire.
La grande majorité des militaires (89%) considère le cyberterrorisme comme une grave menace, et sont préoccupés par le fait que les USA ne sont pas tout à fait prêts à mener une cyberguerre.
Le politologue Andreï Kochkine, responsable de la chaire de politologie et de sociologie à l'université russe d'économie Plekhanov, pense que de telles dispositions d'esprit pourraient provoquer de nouveaux incidents liés au rapprochement dangereux d'avions et de navires russes et américains.
«Il y a toujours une teinte émotionnelle qui entraîne la rupture des actions automatiques. Le facteur humain est la cause de 80% des catastrophes aériennes. Et en cas de rapprochement dans les airs, le pilote pourrait craquer et perdre le contrôle de ses actes», affirme-t-il.
Andreï Kochkine souligne que cette «teinte émotionnelle» résulte du «travail» des médias américains.
«Le potentiel médiatique, qui est renforcé actuellement par toutes les agences américaines, se reflète sur le travail avec les militaires au sein des forces armées. Les médias attisent la «menace russe». L'atmosphère générale provoquée aussi bien au sein de la société que des forces armées des USA se développe activement. Tout cela donne aux militaires l'impression que la confrontation n'est plus très loin, que bientôt ils devront s'engager dans un conflit armé», note l'expert.
«Des actions directes des militaires américains contre la Russie sont peu plausibles. Il est évident que les Américains ne seront prêts à lancer une guerre contre la Russie qu'en cas de supériorité technologique absolue des USA sur la Russie. Ce n'est pas le cas aujourd'hui», affirme-t-il.
Cependant, Konstantin Blokhine admet que les militaires américains organiseront des provocations, notamment l'accompagnement des avions et le rapprochement des militaires des frontières russes.
«Les provocations sont une pratique normale, jouer sur les nerfs est leur habitude. Cette pratique existait déjà pendant la Guerre froide. C'est le cas de l'accompagnement de leurs avions par les nôtres et vice versa, par exemple. Le rapprochement des frontières à une distance risquée est déjà considéré comme une norme pour eux», souligne l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.