Début 2019, la France enverra une délégation en Algérie pour discuter des livraisons de blé dans le pays africain, a annoncé Reuters en citant un fonctionnaire du gouvernement français. Cette décision suit de peu l'annonce de l'intention des autorités algériennes d'ouvrir le marché national du blé tendre à la Russie.
Faut-il craindre une réponse de la France? Selon le président de l'Union céréalière russe, Arkadi Zlotchevski, la situation n'est pas encore claire:
«En général, la France a assuré sa position sur le marché algérien, mais c'est également liée aux traditions françaises en Algérie. Ils offrent des instruments financiers pour la réalisation de diverses opérations, telles que des délais de paiement allant jusqu'à un an, que nous ne pouvons fournir. Mais dans le même temps, notre blé est moins cher, de meilleure qualité que le français. Et les Algériens le regardent avec appétit. C'est-à-dire qu'ils sont prêts à examiner ces questions», a estimé le président de l'Union.
Il est peu probable que la France prenne des mesures officielles pour empêcher la Russie d'approvisionner l'Algérie en blé, a souligné le directeur général de l'Institut d'études de marché agricole, Dmitry Rylko, soulignant que l'Algérie «est un pays souverain».
Selon les deux experts, la Russie pourra également fournir à l'Algérie du riz, du maïs, de l'orge, mais le blé restera la base des importations céréalières russes.
L'Algérie est extrêmement intéressée par l'importation de blé russe, a indiqué dans un communiqué Rosselkhoznadzor, la direction de surveillance du ministère russe de l'Agriculture, en affirmant que les autorités d'Alger prendraient leur décision incessamment sous peu, après l'analyse d'une cargaison d'essai.