Londres suppose que les pays européens seront guidés par leurs propres intérêts économiques et que les restrictions de Bruxelles pourraient ne pas tenir compte des intérêts du Royaume-Uni — ce qui serait susceptible de nuire à l'économie britannique, écrit jeudi 11 octobre le site de la chaîne RT. Les experts indiquent qu'après le divorce entre Londres et Bruxelles il ne restera plus de «russophobes endurcis» en UE. Toutefois, le gouvernement de Theresa May pourrait utiliser les débats sur les sanctions pour «faire tomber la pression» au sein de la société et détourner l'attention des Britanniques des questions d'actualité.
«L'Europe pourrait devenir plus réticente à l'idée des sanctions, notamment contre la Russie. Avec la montée en puissance des partis nationalistes et populistes dans des pays comme l'Italie et la Hongrie, il paraît de plus en plus plausible que les dirigeants européens mèneront une politique économique orientée sur leur propre État au lieu de faire des sacrifices et de décréter des sanctions pour protéger les droits de l'homme ou le droit international», stipule le rapport.
Dans le même temps, après le Brexit, l'influence du Royaume-Uni sur les sanctions adoptées par l'UE se réduira. En effet, les restrictions de Bruxelles ne prendront plus en compte les intérêts de Londres, ce qui portera préjudice à l'économie britannique.
De plus, la sortie de l'UE pourrait conduire à «l'affaiblissement de l'influence économique du Royaume-Uni», estiment les auteurs du rapport.
«Les fondements économiques du leadership du Royaume-Uni en matière de politique de sanctions sont également remis en questions: si après le Brexit les compagnies financières se tournaient vers Paris ou Francfort-sur-le-Main, cela affaiblirait forcément l'efficacité de l'économie britannique autonome», explique le document.
Le Royaume-Uni devra donc choisir entre les positions de l'UE et des États-Unis en ce qui concerne les sanctions.
Nikita Daniouk, vice-directeur de l'Institut d'études stratégiques et de pronostics à l'Université de l'amitié des peuples, rappelle que le Royaume-Uni jouait traditionnellement le rôle de «cheval de Troie des USA en UE».
«Le Royaume-Uni était traditionnellement considéré comme un avant-poste d'influence des USA en UE. De nombreuses questions que Washington ne voulait pas régler directement avec Paris, Bruxelles ou Berlin, l'étaient par l'intermédiaire de Londres, qui agissait comme un cheval de Troie en faisant tout pour que la coopération entre la France et l'Allemagne ne puisse pas se renforcer. C'était une sorte de balancier», explique l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.