«Loi du plus fort», et «situation dégradée»: Collomb dresse un bien sombre bilan

© AFP 2024 STEPHANE DE SAKUTINGerard Collomb et Edouard Philippe
Gerard Collomb et Edouard Philippe - Sputnik Afrique
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Certains quartiers français ne connaissent que «la loi du plus fort» et échappent encore à la loi de la République, a déploré lors de son discours de passation de pouvoir à Édouard Philippe le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérard Collomb, en évoquant la situation actuelle dans la société française.

Dans son discours de passation de pouvoir à Édouard Philippe, Gérard Collomb, dont la démission a été finalement acceptée par le Président français, a évoqué la situation alarmante dans certains quartiers français.

«Le terme de reconquête républicaine prend, dans ces quartiers, tout son sens. Parce que oui aujourd'hui, c'est plutôt la loi du plus fort qui s'impose, [celle] des narcotrafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République», a-t-il déclaré le matin du 3 octobre, évoquant certains quartiers difficiles en France dont les quartiers nord de Marseille, le quartier du Mirail à Toulouse ou certains quartiers de la banlieue parisienne.

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De son propre aveu, la situation reste là-bas «très dégradée».

«Il faut à nouveau assurer la sécurité dans ces quartiers, mais je crois qu'il faut fondamentalement les changer. Quand des quartiers se ghettoïsent, se paupérisent, il ne peut y avoir que des difficultés», a-t-il tranché.

Selon lui, «on ne peut plus continuer à travailler commune par commune. Il faut une vision d'ensemble pour recréer de la mixité sociale».

«Je crains que demain, on ne vive plus ensemble mais face à face», a-t-il également déploré.

Commentant également le problème de l'accueil des migrants, le ministre démissionnaire a affirmé que s'ils étaient logés dans les quartiers, la situation risquait de devenir «ingérable».

Suite au discours de M.Collomb, la twittosphère s'est retrouvée partagée.

Certains s'en prenaient au ministre sur son départ et critiquaient vertement la politique du gouvernement.

​Dans le même temps, les autres saluaient la décision de Gérard Collomb et son courage.

​Il y a eu ceux qui avaient ironisé sur l'image où M.Collomb est resté seul en attendant l'arrivée d'Édouard Philippe.

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Le Président français a «accepté la démission de Gérard Collomb et demandé au Premier ministre d'assurer son intérim dans l'attente de la nomination de son successeur», a confirmé le mardi 2 octobre l'Élysée.

Auparavant, dans un entretien accordé à L'Express, le ministre de l'Intérieur avait annoncé qu'il allait présenter sa candidature à la mairie de Lyon en 2020 et qu'il allait quitter son poste avant cela pour préparer sa campagne.

Pour rappel, au cours de l'année 2018, deux ministres français ont démissionné. En août dernier, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé sur France Inter avoir décidé de quitter le gouvernement, considérant que son action n'avait permis d'obtenir que des «petits pas» en matière environnementale. En septembre, c'était la ministre des Sports Laura Flessel qui a déclaré dans un communiqué son départ du gouvernement «pour raisons personnelles», afin de renouer avec «des engagements passés, justement tournés vers l'humain, la solidarité et la coopération internationale».

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