Le crash de l'Il-20 russe «aurait pu provoquer des conséquences beaucoup plus graves», a mystérieusement déclaré le Premier ministre israélien devant l'Assemblée générale de l'Onu, sans apporter plus de précisions, écrit lundi le quotidien Vzgliad.
Zeev Hanin, professeur des sciences politiques à l'Université Bar Ilan, estime qu'il existe un consensus social à ce sujet: «Il y a deux groupes au sein des élites israéliennes: les «kremlinoptimistes» et les «kremlinpessimistes». Selon les optimistes, comme la Guerre froide a pris fin et que la Russie se laisse guider par des intérêts pragmatiques et pas idéologiques, les bases nécessaires pour s'entendre existent. Quant aux litiges persistants, il faut les mettre entre parenthèses. Quant aux pessimistes, ils estiment qu'il faut s'éloigner de la Russie, car on ne peut attendre rien de bon de sa part malgré certaines convergences d'intérêts.
Les derniers événements renforcent évidemment les positions des pessimistes, mais, selon l'expert, on ne constate toujours pas de hausse considérable de leur influence.
«Dans ce domaine, il n'existe aucune différence notable entre la coalition dirigeante et l'opposition, estime Ksenia Svetlova, députée du parlement israélien et membre du parti d'opposition Hatnuah. Tout le monde souligne qu'Israël doit assurer sa sécurité, et le déploiement des systèmes russe S-300 en Syrie change radicalement la situation dans ce pays».
Selon elle, les Israéliens ne ressentent toujours aucune hostilité envers la Russie:
«La Russie n'est certainement pas notre ennemi, ni même un pays avec lequel nous sommes obligés de maintenir des tensions. Au contraire, elle est notre partenaire, et nos relations se sont améliorées depuis quelques années. J'espère que le bruit et les accusations se calmeront et que rien ne perturbera l'intérêt à coopérer et à s'entendre, notamment sur la Syrie».
Ksenia Svetlova espère cependant que «tout se normalisera avec le temps et que les relations s'amélioreront de nouveau».
Quant aux Israéliens ordinaires, habitués aux menaces quotidiennes, ils ne considèrent pas le sujet des S-300 comme réellement vital, conclut le journal.
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