Quoi qu’en disent les Israéliens, l’incident survenu près de la côte syrienne et ayant conduit à la disparition d’un avion russe avec 15 militaires à son bord jettera un froid dans les relations entre les deux pays, estime Andreï Sidorov, maître de conférences à l’Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO).
«La Russie a pris pour le moment une pause, pour évaluer toutes les informations liées à la catastrophe de l’Il-20. Pour le moment, les conclusions définitives ne peuvent pas être tirées», a-t-il précisé à Sputnik.
«Il se peut qu’il s’agisse d’une provocation multicouche. Il paraît que le calcul était de se cacher derrière l’avion russe et de partir impuni», ajoute-t-il.
M.Sidorov estime qu’Israël se permet beaucoup ces derniers temps et que cela ne doit pas rester impuni.
«Un précédent pour d’autre pays peut être créé. Cela peut servir d’intimidation pour d’autres provocateurs à abattre des avions russes de cette même façon», prévient ce spécialiste des relations internationales.
Et de rappeler que le Président Poutine avait prévenu que les contre-mesures orientées sur le renforcement de la sécurité des militaires russes en Syrie n’échapperaient à l’attention de personne.
«La Russie pourrait donner une riposte extrêmement désagréable en installant en Syrie des systèmes S-300 et fermant ainsi le ciel syrien à Israël», suppose l’expert qui estime pourtant qu’aucune rupture des relations diplomatiques n’est au menu.
Il estime en outre que l’État hébreu poursuivait des objectifs tactiques et qualifie son action de «ruse militaire cynique».
«La partie russe en Syrie ne l’avait pas prévu et il faut le prendre en compte car il y avait des ententes de coopération russo-israélienne. Mais, en dépit de ces ententes, ce genre d’incidents est possible et le commandement militaire russe doit le prendre en considération», conclut M.Dolgov.