Les sanctions imposées à la Chine par les États-Unis liées à l'achat par Pékin de 10 avions de combat Su-35 en 2017, ainsi que d'équipement lié au système de missiles sol-air S-400 en 2018, relèvent de l'hégémonisme et se trouve en contradiction flagrante avec les normes du droit international, a déclaré à Sputnik le professeur Wu Dahui, de l'Université Tsinghua à Pékin.
«À mon avis, c'est de l'hégémonisme pur et simple. Dans leur coopération technique militaire, la Russie et la Chine se guident invariablement sur deux principes. Premièrement, ne pas violer les accords internationaux relatifs aux livraisons militaires. Deuxièmement, maintenir la paix et la stabilité dans la région et ne pas diriger leur coopération contre un pays tiers», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, cette composante de la coopération et du partenariat stratégique russo-chinois est tout à fait conforme aux normes du droit international, est dans l'intérêt des deux pays et contribue à la paix et au développement dans la région.
«Aussi, ce genre de sanctions sont dépourvus de tout bon sens, […] et seront sans effet sur la coopération militaire entre Moscou et Pékin», a résumé l'universitaire.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Song Xiaojun, observateur militaire à la Télévision centrale de Chine, a pointé pour sa part la politique de «deux poids, deux mesures» pratiquée par les États-Unis, indiquant notamment que des alliés de Washington achetaient eux aussi des armements à la Russie en violation d'une loi américaine sur les sanctions adoptées contre Moscou.
«Il est évident que si l'Inde, la Turquie ou d'autres pays achètent des armes russes, les États-Unis feront preuve de souplesse et adopteront sans doute une approche sélective dans la mise en application de la loi CAATSA [loi sur la lutte contre les adversaires de l'Amérique par les sanctions, ndlr]», a estimé le journaliste.
Quoi qu'il en soit, les experts se sont accordés à estimer que ces nouvelles sanctions américaines ne feront qu'inciter la Russie et la Chine à coopérer encore plus étroitement dans le domaine technique militaire.