Sputnik Allemagne: Monsieur Sarrazin, comment le public à jusque-là reçu votre livre «OPA hostile»? Remarquez-vous que vos thèses sont maintenant soutenues par plus de monde?
Thilo Sarrazin: Le livre est sorti il y a une semaine. La semaine prochaine, il sera le numéro un sur la liste des bestsellers du journal Spiegel. Et bien que les critiques en parlent d’une manière très générique et dans la plupart des cas l’injurient, ceci ne semble pas arrêter les lecteurs.
Sputnik Allemagne: Comme on peut le déduire du titre, vous mettez en garde contre l’influence dangereuse de l’islam sur la société occidentale? Qu’est-ce qui est dangereux, selon vous, et de quoi avez-vous peur?
Sputnik Allemagne: Vous écrivez que tout s’est avéré pire que vous ne l’avez décrit dans votre livre «L'Allemagne disparaît», sorti en 2010. Expliquez-nous justement ce qui s’est avéré être pire?
Thilo Sarrazin: Un rejaillissement du terrorisme et des violences est lié à l’islam. Des flux encore plus puissants de migrants que nous n’avions pu l’imaginer ont déferlé en Occident et les espoirs que les musulmans se calent sur nos valeurs et sur le mode de vie des sociétés occidentales ne se réalisent pas.
Sputnik Allemagne: Vous avez mentionné que vous avez lu le Coran et avez trouvé son texte incompréhensible, hostile à l’égard des femmes, intolérant et comportant des appels à la violence… En outre, vous avez mentionné que vous-mêmes venez d’une famille chrétienne conservative, ce qui signifie que vous avez sans doute lu la Bible. Et vous aurez dû, sans doute, remarquer que la Bible n’est pas non plus un livre très tolérant, ni paisible. Elle contient des fragments appelant à la violence.
Sputnik Allemagne: Néanmoins, auparavant la Bible était comprise littéralement. Il a fallu attendre la Réforme pour…
Thilo Sarrazin: Oui, mais la Bible peut et doit être lue et interprétée dans un contexte historique et critique. À propos du Coran, ce n'est pas le cas. Parce que c'est la révélation de Dieu. Ainsi, son langage grossier, son radicalisme, les appels à la guerre sainte, la suppression évidente des femmes, etc.- tout cela joue un rôle complètement différent.
Sputnik Allemagne: Dans votre livre, vous soulevez en outre la question du rapatriement des musulmans et «en cas de besoin par des moyens militaires». Qu’entendez-vous? Vous considérez vraiment qu’il est admissible d’ouvrir le feu sur les migrants?
Thilo Sarrazin: Il s’agit de la migration clandestine, c’est un sujet tout à fait différent. C’est, certes, lié au fait que beaucoup trop de migrants, arrivés chez nous clandestinement, sont musulmans. Ceux qui n’ont pas de titre de séjour chez nous doivent rentrer chez eux. En principe, cette règle doit fonctionner à l’égard de tous les migrants. Cela veut dire que les Russes qui se trouvent ici sans posséder de titre de séjour doivent rentrer en Russie. Ces actions doivent être concertées avec les autorités russes. Quant aux pays africains et proche-orientaux, qui refusent d’accueillir leurs citoyens, nous aurons tôt ou tard à leur dire qu’ils y seront rapatriés. Si une couverture militaire est nécessaire à cela, que ce soit ainsi.
Sputnik Allemagne: N’avez-vous pas peur que vos thèses puissent être perçues comme une incitation à la haine et des appels à la violence contre d'autres personnes?
Sputnik Allemagne: À part le moment sur les «moyens militaires»…
Thilo Sarrazin: Je suis désolé, mais quand la police arrête un voleur attrapé ou, disons, un hooligan de rue, elle utilise aussi certains moyens. L'État, sous notre système, a d’ores et déjà le monopole sur l'usage de la violence.
Sputnik Allemagne: Vous établissez des parallèles entre l'islam et le terrorisme, l'hostilité envers les femmes, l’aggravation de la situation criminogène, la réduction du niveau d'éducation de la population, le taux de natalité, une pression accrue de la part des migrants et le retard des pays de provenance des migrants. Ne voyez-vous vraiment aucun aspect positif lié à l'islam et au Coran?
Thilo Sarrazin: J'interprète le Coran tel que je l'ai compris. En même temps, il me semble que mon évaluation coïncide avec la plupart de celles faites par des théologiens islamiques. Et dans le reste, je viens d’énoncer les faits et les interrelations. Cela ne signifie pas que dans des cas isolés, les musulmans ne peuvent pas être des gens sympathiques et pacifiques. Je ne dis rien au sujet des personnes prises à part.
Sputnik Allemagne: Mais vous ne voyez vraiment rien de positif dans l’islam?
Thilo Sarrazin: Non, je crois que le monde irait mieux si l’islam n’avait pas vu le jour du tout.
Sputnik Allemagne: Selon votre théorie, suite à l'afflux de migrants en Allemagne au cours des années 1950 et 1960, nous aurions dû devenir une société intolérante et peut-être stupide et violente. Mais si vous regardez autour de vous…
Thilo Sarrazin: Mais elle est justement devenue ainsi. Il faut juste comprendre qu'il y avait différents groupes de Gastarbeiter [travailleurs invités, ndlr]. Les Gastarbeiter d'Italie, d'Espagne ou du Portugal sont soit rentrés chez eux, soit se sont parfaitement intégrés dans notre société. La plupart d'entre eux sont partis. Et la plupart des travailleurs migrants originaires des pays islamiques, principalement de Turquie et du Maroc, se sont mal intégrés. Et si vous regardez autour et regardez les endroits où vivent les migrants dans la troisième ou quatrième génération, il est facile de voir que sans eux, l'Allemagne aurait un plus grand revenu par habitant, et qu’il y aurait beaucoup moins de tensions qu’avec eux.
Thilo Sarrazin: Cela n’a pas été réalisé grâce aux Turcs et aux Arabes, mais plutôt en dépit de leur présence.
Sputnik Allemagne: Vous parlez du danger de l'islamisation de notre société. Quelle est votre recette pour l’empêcher?
Thilo Sarrazin: Les musulmans qui vivent avec nous devraient s'intégrer et s'assimiler plus activement au sein de notre société. J'ai aussi parlé dans mon livre de ce sujet. De plus, nous devons cesser d’une manière fondamentale les flux de migrants en Allemagne.
Sputnik Allemagne: L’arrêter complètement?
Thilo Sarrazin: J'ai écrit: «Fondamentalement arrêter», tout est clair et net. Pour ce faire, il est nécessaire de parvenir d’abord à l’unité politique. Il sera alors possible de parler des détails.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.