Nicolas Hulot a-t-il vraiment démissionné après avoir croisé le fer et perdu la bataille contre le lobby de la chasse? Un article paru dans Les Échos laisse à croire que le nucléaire y serait aussi pour quelque chose.
«Vous avez, les mois passant, un ministre qui cède sur les perturbateurs endocriniens, sur le CETA, sur le glyphosate et maintenant sur la transition énergétique, qui n'avale plus des couleuvres, qui avale des boas constrictors!»
Le 7 novembre dernier, Yannick Jadot dénonçait en ces termes le renoncement de Nicolas Hulot sur la sortie progressive du nucléaire, après que ce dernier ait reporté de dix ans l'objectif de ramener à 50% la part de l'atome dans le mix énergétique français d'ici à 2025, argumentant que «beaucoup savaient que cet objectif n'était pas atteignable».
Après sa démission le 28 août dernier, la question se pose: Nicolas Hulot a-t-il vraiment démissionné après avoir croisé le fer et perdu la bataille contre les lobbys de la chasse ou n'était-ce que la couleuvre de trop?
Des recommandations diamétralement opposées aux convictions de Nicolas Hulot, écologiste devenu conseiller de François Hollande pour la COP 21 avant de devenir ministre sous Macron.
Cette année encore, le ministre avait fustigé une filière nucléaire qui «nous emmène à la dérive» en juin. Deux mois auparavant, il avait également répondu lors d'une séance de questions au gouvernement:
«Si on mène de front la création de nouveaux EPR et le développement des énergies renouvelables, je pense qu'on va échouer sur les deux.»
En annonçant sa démission, Nicolas Hulot n'a pas non plus manqué de tacler le secteur du nucléaire en qualifiant le choix de l'énergie atomique de «folie inutile économiquement, technologiquement dans laquelle on s'entête».
Le signe que la recommandation de construire six EPR était un boa constrictor?