Qui sont les Casques blancs
Cette organisation, surnommée également Défense civile syrienne, a été fondée deux ans après le début de la guerre civile en Syrie qui perdure depuis 2011.
Les Casques blancs déclarent également qu'ils bénéficient d'une aide des gouvernements du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de l'Allemagne, du Canada, des USA et de la Nouvelle-Zélande, ainsi que des particuliers. Le nombre de «bénévoles» de l'organisation, selon le site officiel, avoisine 3.000 personnes ayant pour but de sauver des civils dans les zones des activités militaires.
Les Casques blancs font remarquer que depuis leur activité 204 activistes ont été tués et qu'ils ont réussi à sauver plus de 114.000 vies.
La célébrité et l'Oscar
Les Casques blancs sont devenus populaires grâce aux vidéos sur internet où des hommes dans un uniforme spécial sauvent des enfants sous des décombres. Cependant, en parallèle ont été diffusées des informations permettant de soupçonner les Casques blancs d'organiser des mises en scène en maquillant des «victimes» et en leur indiquant ce qui doit être dit devant la caméra.
En 2017, le film britannique Les Casques blancs sur la guerre en Syrie et l'activité de l'organisation a remporté un Oscar dans la catégorie du Meilleur court-métrage documentaire.
Les mises en scène et les liens avec les terroristes
«Nous agissons de manière neutre, impartiale et pour tous les Syriens», c'est le principe de son activité prôné par les Casques blancs.
Bachar el-Assad a déclaré avoir des preuves que les Casques blancs étaient des partisans et membres d'Al-Qaïda.
De plus, l'organisation a été accusée de mettre en scène des attaques chimiques en Syrie. L'un des derniers épisodes était la prétendue attaque chimique dans la ville syrienne de Douma (Ghouta orientale), provoquant la frappe des USA, du Royaume-Uni et de la France contre des sites en Syrie avant une enquête sur l'incident de Douma par des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
A l'époque Washington, Londres et Paris avaient désigné Damas comme responsable de l'attaque chimique, sans pour autant citer la moindre preuve. Toutes les conclusions s'appuyaient sur les vidéos publiées par les sites de l'opposition armée syrienne.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l'objectif de la désinformation sur l'usage de substances chimiques par l'armée syrienne consistait à protéger les terroristes et à justifier les éventuelles frappes extérieures.
L'aide des Casques blancs
Les vidéos des Casques blancs et leur popularité en matière d'aide apportée ont attiré l'attention des experts professionnels en sciences médicales.
L'an dernier, l'association Swedish Doctors for Human Rights (SWEDHR) a diffusé une déclaration sur une vidéo publiée par les Casques blancs après une prétendue attaque chimique en Syrie, indiquant que les procédures de «sauvetage» sur ces images étaient une supercherie et étaient exercées sur un enfant mort.
«La seringue utilisée pour l'injection intracardiaque montrée sur le corps du garçon mort était vide ou alors son liquide n'était jamais administré dans le corps de l'enfant», a écrit à l'époque le président de l'organisation le professeur Marcello Ferrada de Noli.
De plus, les journalistes syriens ont présenté de nombreuses vidéos où les «sauveteurs» portaient des armes et un uniforme.
L'évacuation
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien Emmanuel Nahshon a annoncé dimanche qu'Israël avait évacué de Syrie des activistes des Casques blancs avec leur famille à la demande des USA, du Canada et des pays européens.
Les Casques blancs ont été évacués en Jordanie, avant de rejoindre différents pays occidentaux. Le Canada et l'Allemagne se sont déjà dits prêts à accueillir des membres de l'organisation et leur famille, et les USA ont salué cette démarche.
L'évacuation de 800 personnes a été annoncée initialement, mais il a été précisé par la suite qu'un peu plus de la moitié d'entre eux était déplacée.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a commenté l'évacuation des Casques blancs du territoire du pays, en précisant qu'en soi l'opération d'évacuation des activistes était criminelle.
L'expert du Centre d'études arabes et islamiques à l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie Boris Dolgov pense que l'évacuation des Casques blancs de Syrie est liée à la volonté de l'Occident d'empêcher que le rôle de l'organisation soit divulgué, car la zone de son déploiement est passée sous le contrôle de l'armée gouvernementale syrienne.
«L'objectif de l'évacuation des Casques blancs consiste à empêcher de révéler leur véritable rôle en Syrie. Les membres de l'organisation, de leur côté, craignent que leurs crimes soient reconnus comme tels et d'en devoir assumer la responsabilité», explique Boris Dolgov.
*Organisation terroriste interdite en Russie